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46. Décodage logique (Logical Decoding)

PostgreSQL fournit une infrastructure pour envoyer par flux les modifications effectuées en SQL à des consommateurs externes. Cette fonctionnalité peut être utilisée dans plusieurs buts, y compris pour des solutions de réplication ou d'audit.

Les changements sont envoyés dans des flux identifiés par des slots de réplication logique. Chacun de ces slots envoie chaque changement une seule et unique fois.

Le format dans lequels ces changements sont envoyés est déterminé par le plugin de sortie utilisé. Un plugin d'exemple est fourni dans la distribution de PostgreSQL, et des plugins additionnels peuvent être écrits pour étendre le choix de format de sortie disponible sans modifier une seule ligne de code du moteur. Chaque plugin de sortie a accès à chaque nouvelle ligne individuelle produite par INSERT, ainsi que les nouvelles versions de lignes créées par UPDATE. La disponibilité des anciennes version de ligne dépend de l'identité de réplica configuré (voir REPLICA IDENTITY).

Les changements peuvent être consommés soit en utilisant le protocole de réplication par flux (voir Section 50.4, « Protocole de réplication en continu » et Section 46.3, « Interface du protocole de réplication par flux »),ou par l'appel de fonctions en SQL (voir Section 46.4, « Interface SQL de décodage logique »). Il est également possible d'écrire de nouvelles méthodes de consommation de sortie d'un slot de réplication sans modifier une seule ligne de code du moteur (voir Section 46.7, « Écrivains de sortie de décodage logique »).

46.1. Exemples de décodage logique

L'exemple suivant explique le contrôle du décodage logique en utilisant l'interface SQL.

Avant de pouvoir utiliser le décodage logique, il est nécessaire de positionner wal_level à logical et max_replication_slots à au moins 1. Il sera alors possible de se connecter à la base de donénes cible (dans l'exemple suivant, postgres) en tant que super utilisateur.

postgres=# -- Créer un slot nommé 'regression_slot' utilisant le plugin de sortie 'test_decoding'
postgres=# SELECT * FROM pg_create_logical_replication_slot('regression_slot', 'test_decoding');
    slot_name    | xlog_position
-----------------+---------------
 regression_slot | 0/16B1970
(1 row)

postgres=# SELECT slot_name, plugin, slot_type, database, active, restart_lsn FROM pg_replication_slots;
    slot_name    |    plugin     | slot_type | database | active | restart_lsn
-----------------+---------------+-----------+----------+--------+-------------
 regression_slot | test_decoding | logical   | postgres | f      | 0/16A4408
(1 row)

postgres=# -- Il n'y a pas encore de changement à voir
postgres=# SELECT * FROM pg_logical_slot_get_changes('regression_slot', NULL, NULL);
 location | xid | data
----------+-----+------
(0 rows)

postgres=# CREATE TABLE data(id serial primary key, data text);
CREATE TABLE

postgres=# -- le DDL n'est pas répliqué, donc seule la transaction est visible
postgres=# SELECT * FROM pg_logical_slot_get_changes('regression_slot', NULL, NULL);
 location  | xid |    data
-----------+-----+------------
 0/16D5D48 | 688 | BEGIN 688
 0/16E0380 | 688 | COMMIT 688
(2 rows)

postgres=# -- Une fois les changements lus, ils sont consommés et ne seront pas renvoyés
postgres=# -- dans un appel ultérieur :
postgres=# SELECT * FROM pg_logical_slot_get_changes('regression_slot', NULL, NULL);
 location | xid | data
----------+-----+------
(0 rows)

postgres=# BEGIN;
postgres=# INSERT INTO data(data) VALUES('1');
postgres=# INSERT INTO data(data) VALUES('2');
postgres=# COMMIT;

postgres=# SELECT * FROM pg_logical_slot_get_changes('regression_slot', NULL, NULL);
 location  | xid |                     data
-----------+-----+-----------------------------------------------
 0/16E0478 | 689 | BEGIN 689
 0/16E0478 | 689 | table public.data: INSERT: id[integer]:1 data[text]:'1'
 0/16E0580 | 689 | table public.data: INSERT: id[integer]:2 data[text]:'2'
 0/16E0650 | 689 | COMMIT 689
(4 rows)

postgres=# INSERT INTO data(data) VALUES('3');

postgres=# -- Le prochain appel à pg_logical_slot_peek_changes() envoie de nouveau les mêmes modifications
postgres=# SELECT * FROM pg_logical_slot_peek_changes('regression_slot', NULL, NULL);
 location  | xid |                     data
-----------+-----+-----------------------------------------------
 0/16E09C0 | 690 | BEGIN 690
 0/16E09C0 | 690 | table public.data: INSERT: id[integer]:3 data[text]:'3'
 0/16E0B90 | 690 | COMMIT 690
(3 rows)

postgres=# -- Il est également possible de prévisualiser le flux de changement sans le consommer
postgres=# SELECT * FROM pg_logical_slot_peek_changes('regression_slot', NULL, NULL);
 location  | xid |                     data
-----------+-----+-----------------------------------------------
 0/16E09C0 | 690 | BEGIN 690
 0/16E09C0 | 690 | table public.data: INSERT: id[integer]:3 data[text]:'3'
 0/16E0B90 | 690 | COMMIT 690
(3 rows)

postgres=# -- des options peuvent être fournies au plugin de sortir pour influer sur le formatage
postgres=# SELECT * FROM pg_logical_slot_peek_changes('regression_slot', NULL, NULL, 'include-timestamp', 'on');
 location  | xid |                     data
-----------+-----+-----------------------------------------------
 0/16E09C0 | 690 | BEGIN 690
 0/16E09C0 | 690 | table public.data: INSERT: id[integer]:3 data[text]:'3'
 0/16E0B90 | 690 | COMMIT 690 (at 2014-02-27 16:41:51.863092+01)
(3 rows)

postgres=# -- Il ne faut pas oublier de détruire un slot une fois qu'on n'en a plus besoin
postgres=# -- afin qu'il ne consomme plus de ressources sur le serveur :
postgres=# SELECT pg_drop_replication_slot('regression_slot');
 pg_drop_replication_slot
-----------------------

(1 row)
  

L'exemple suivant montre comment le décodage logique est contrôlé avec le protocole de réplication en flux, en utilisant l'outil pg_recvlogical(1) fourni avec la distribution PostgreSQL. Il requiert que l'authentification du client soit configuré pour autoriser une connexion de réplication (voir Section 25.2.5.1, « Authentification ») et que le paramètre max_wal_senders soit configuré suffisamment haut pour qu'une nouvelle connexion soit acceptée.

$ pg_recvlogical -d postgres --slot test --create-slot
$ pg_recvlogical -d postgres --slot test --start -f -
Control+Z
$ psql -d postgres -c "INSERT INTO data(data) VALUES('4');"
$ fg
 BEGIN 693
 table public.data: INSERT: id[integer]:4 data[text]:'4'
 COMMIT 693
Control+C
$ pg_recvlogical -d postgres --slot test --drop-slot