Documentation PostgreSQL 9.3.25 > Administration du serveur > Configuration du serveur et mise en place > Créer un groupe de base de données | |
Configuration du serveur et mise en place | Lancer le serveur de bases de données |
Avant de faire quoi que ce soit, vous devez initialiser un emplacement de stockage pour la base de données. Nous appelons ceci un groupe de bases de données (le standard SQL utilise le terme de groupe de catalogues). Un groupe de bases de données est une collection de bases données et est géré par une seule instance d'un serveur de bases de données en cours d'exécution. Après initialisation, un groupe de bases de données contiendra une base de données nommée postgres, qui a pour but d'être la base de données par défaut utilisée par les outils, les utilisateurs et les applications tiers. Le serveur de la base de données lui-même ne requiert pas la présence de la base de données postgres mais beaucoup d'outils supposent son existence. Une autre base de données est créée à l'intérieur de chaque groupe lors de l'initialisation. Elle est appelée template1. Comme le nom le suggère, elle sera utilisée comme modèle pour les bases de données créées après ; elle ne devrait pas être utilisée pour un vrai travail (voir le Chapitre 21, Administration des bases de données pour des informations sur la création de nouvelles bases de données dans le groupe).
En terme de système de fichiers, un groupe de bases de données est un simple répertoire sous lequel les données seront stockées. Nous l'appelons le répertoire de données ou l'emplacement des données. Le choix de cet emplacement vous appartient complètement. Il n'existe pas de valeur par défaut bien que les emplacements tels que /usr/local/pgsql/data ou /var/lib/pgsql/data sont populaires. Pour initialiser un groupe de bases de données, utilisez la commande initdb(1), installée avec PostgreSQL™. L'emplacement désiré sur le groupe de fichier est indiqué par l'option -D, par exemple
$ initdb -D /usr/local/pgsql/data
Notez que vous devez exécuter cette commande en étant connecté sous le compte de l'utilisateur PostgreSQL™ décrit dans la section précédente.
Comme alternative à l'option -d, vous pouvez initialiser la variable d'environnement pgdata.
Autrement, vous pouvez exécuter initdb via le programme pg_ctl(1) ainsi :
$ pg_ctl -D /usr/local/pgsql/data initdb
C'est peut-être plus intuitif si vous utilisez déjà pg_ctl pour démarrer et arrêter le serveur (voir Section 17.3, « Lancer le serveur de bases de données » pour les détails). Un gros intérêt est de ne connaître que cette seule commande pour gérer l'instance du serveur de bases de données.
initdb tentera de créer le répertoire que vous avez spécifié si celui-ci n'existe pas déjà. Bien sûr, cela peut échouer si initdb n'a pas les droits pour écrire dans le répertoire parent. Il est généralement recommandé que l'utilisateur PostgreSQL™ soit propriétaire du répertoire des données, mais aussi du répertoire parent pour que ce problème ne se présente pas. Si le répertoire parent souhaité n'existe pas plus, vous aurez besoin de le créer, en utilisant les droits de l'utilisateur root si nécessaire. Le processus pourrait ressembler à ceci :
root# mkdir /usr/local/pgsql root# chown postgres /usr/local/pgsql root# su postgres postgres$ initdb -D /usr/local/pgsql/data
initdb refusera de s'exécuter si le répertoire des données existe et contient déjà des fichiers. Cela permet de prévenir tout écrasement accidentel d'une installation existante.
Comme le répertoire des données contient toutes les données stockées par le système de bases de données, il est essentiel qu'il soit sécurisé par rapport à des accès non autorisés. Du coup, initdb supprimera les droits d'accès à tout le monde sauf l'utilisateur PostgreSQL™.
Néanmoins, bien que le contenu du répertoire soit sécurisé, la configuration d'authentification du client par défaut permet à tout utilisateur local de se connecter à la base de données et même à devenir le super-utilisateur de la base de données. Si vous ne faites pas confiance aux utilisateurs locaux, nous vous recommandons d'utiliser une des options -w ou --pwprompt de la commande initdb pour affecter un mot de passe au super-utilisateur de la base de données . De plus, spécifiez -a md5 ou -a mot_de_passe de façon à ce que la méthode d'authentification trust par défaut ne soit pas utilisée ; ou modifiez le fichier pg_hba.conf généré après l'exécution d'initdb (d'autres approches raisonnables incluent l'utilisation de l'authentification peer ou les droits du système de fichiers pour restreindre les connexions. Voir le Chapitre 19, Authentification du client pour plus d'informations).
initdb initialise aussi la locale par défaut du groupe de bases de données. Normalement, elle prends seulement le paramétrage local dans l'environnement et l'applique à la base de données initialisée. Il est possible de spécifier une locale différente pour la base de données ; la Section 22.1, « Support des locales » propose plus d'informations là-dessus. L'ordre de tri utilisé par défaut pour ce cluster de bases de données est initialisé par initdb et, bien que vous pouvez créer de nouvelles bases de données en utilisant des ordres de tris différents, l'ordre utilisé dans les bases de données modèle que initdb a créé ne peut pas être modifié sans les supprimer et les re-créer. Cela a aussi un impact sur les performances pour l'utilisation de locales autres que c ou posix. Du coup, il est important de faire ce choix correctement la première fois.
initdb configure aussi le codage par défaut de l'ensemble de caractères pour le groupe de bases de données. Normalement, cela doit être choisi pour correspondre au paramétrage de la locale. Pour les détails, voir la Section 22.3, « Support des jeux de caractères ».
Les locales différentes de C et POSIX se basent sur la bibliothèque de tri fournie par le système d'exploitation pour l'ordre des jeux de caractères. Ceci contrôle le tri des clés stockées dans les index. Pour cette raison, une instance ne peut pas basculer vers une version incompatible de la bibliothèque de tri, soit après une restauration d'une image, soit après une réplication binaire en flux, soit sur un système d'exploitation différent, soit après une mise à jour du système d'exploitation.
Beaucoup d'installations créent leur instance sur des systèmes de fichiers (volumes) autres que le volume racine de la machine. Si vous choisissez de le faire, il n'est pas conseiller d'essayer d'utiliser le répertoire principal du volume secondaire (le point de montage) comme répertoire des données. Une meilleure pratique est de créer un répertoire dans le répertoire du point de montage dont l'utilisateur PostgreSQL™ est propriétaire, puis de créer le répertoire de données à l'intérieur. Ceci évite des problèmes de droits, tout particulièrement pour des opérations telles que pg_upgrade, et cela vous assure aussi d'échecs propres si le volume secondaire n'est pas disponible.
Beaucoup d'installations créent les clusters de bases de données sur des systèmes de fichiers réseau. Parfois, cela utilise directement par NFS. Cela peut aussi passer par un NAS (acronyme de Network Attached Storage), périphérique qui utilise NFS en interne. PostgreSQL™ ne fait rien de particulier avec les systèmes de fichiers NFS, ceci signifiant que PostgreSQL™ suppose que NFS se comporte exactement comme les lecteurs connectés en local. Si les implémentations du client et du serveur NFS ne fournissent pas les sémantiques des systèmes de fichiers standards, cela peut poser des problèmes de fiabilité (voir http://www.time-travellers.org/shane/papers/NFS_considered_harmful.html). En particulier, des écritures asynchrones (décalées dans le temps) sur le serveur NFS peuvent poser des soucis de fiabilité. Si possible, montez les systèmes de fichiers NFS en synchrone (sans cache) pour éviter tout problème. De même, le montage soft NFS n'est pas recommandé.
Les SAN (acronyme de Storage Area Networks) utilisent typiquement des protocoles de communication autres que NFS, et pourraient être sujet ou pas à des problèmes de ce type. Il est préférable de consulter la documentation du vendeur concernant les garanties de cohérence des données. PostgreSQL™ ne peut pas être plus fiable que le système de fichiers qu'il utilise.