PostgreSQLLa base de données la plus sophistiquée au monde.
Documentation PostgreSQL 16.4 » Référence » Commandes SQL » CREATE DOMAIN

CREATE DOMAIN

CREATE DOMAIN — Définir un nouveau domaine

Synopsis

CREATE DOMAIN nom [AS] type_donnee
    [ COLLATE collation ]
    [ DEFAULT expression ]
    [ contrainte [ ... ] ]

contrainte est :

[ CONSTRAINT nom_contrainte ]
{ NOT NULL | NULL | CHECK (expression) }
  

Description

CREATE DOMAIN crée un nouveau domaine. Un domaine est essentiellement un type de données avec des contraintes optionnelles (restrictions sur l'ensemble de valeurs autorisées). L'utilisateur qui définit un domaine devient son propriétaire.

Si un nom de schéma est donné (par exemple, CREATE DOMAIN monschema.mondomaine ...), alors le domaine est créé dans le schéma spécifié. Sinon, il est créé dans le schéma courant. Le nom du domaine doit être unique parmi les types et domaines existant dans son schéma.

Les domaines permettent d'extraire des contraintes communes à plusieurs tables et de les regrouper en un seul emplacement, ce qui en facilite la maintenance. Par exemple, plusieurs tables pourraient contenir des colonnes d'adresses email, toutes nécessitant la même contrainte de vérification (CHECK) permettant de vérifier que le contenu de la colonne est bien une adresse email. Définissez un domaine plutôt que de configurer la contrainte individuellement sur chaque table.

Pour pouvoir créer un domaine, vous devez avoir le droit USAGE sur le type sous-jacent.

Paramètres

nom

Le nom du domaine à créer (éventuellement qualifié du nom du schéma).

type_donnees

Le type de données sous-jacent au domaine. Il peut contenir des spécifications de tableau.

collation

Un collationement optionnel pour le domaine. Si aucun collationnement n'est spécifié, le domaine a le même comportement pour le collationement que son type sous-jacent.

DEFAULT expression

La clause DEFAULT permet de définir une valeur par défaut pour les colonnes d'un type de données du domaine. La valeur est une expression quelconque sans variable (les sous-requêtes ne sont pas autorisées). Le type de données de l'expression par défaut doit correspondre à celui du domaine. Si la valeur par défaut n'est pas indiquée, alors il s'agit de la valeur NULL.

L'expression par défaut est utilisée dans toute opération d'insertion qui ne spécifie pas de valeur pour cette colonne. Si une valeur par défaut est définie sur une colonne particulière, elle surcharge toute valeur par défaut du domaine. De même, la valeur par défaut surcharge toute valeur par défaut associée au type de données sous-jacent.

CONSTRAINT nom_contrainte

Un nom optionnel pour une contrainte. S'il n'est pas spécifié, le système en engendre un.

NOT NULL

Les valeurs de ce domaine sont protégées comme les valeurs NULL. Cependant, voir les notes ci-dessous.

NULL

Les valeurs de ce domaine peuvent être NULL. C'est la valeur par défaut.

Cette clause a pour seul but la compatibilité avec les bases de données SQL non standard. Son utilisation est découragée dans les applications nouvelles.

CHECK (expression)

Les clauses CHECK spécifient des contraintes d'intégrité ou des tests que les valeurs du domaine doivent satisfaire. Chaque contrainte doit être une expression produisant un résultat booléen. VALUE est obligatoirement utilisé pour se référer à la valeur testée. Les expressions qui renvoient TRUE ou UNKNOWN réussissent. Si l'expression produit le résultat FALSE, une erreur est rapportée et la valeur n'est pas autorisée à être convertie dans le type du domaine.

Actuellement, les expressions CHECK ne peuvent ni contenir de sous-requêtes ni se référer à des variables autres que VALUE.

Quand un domaine dispose de plusieurs contraintes CHECK, elles seront testées dans l'ordre alphabétique de leur nom. (Les versions de PostgreSQL antérieures à la 9.5 n'utilisaient pas un ordre particulier pour la vérification des contraintes CHECK.)

Notes

Les contraintes de domaine, tout particulièrement NOT NULL, sont vérifiées lors de la conversion d'une valeur vers le type du domaine. Il est possible qu'une colonne du type du domaine soit lue comme un NULL bien qu'il y ait une contrainte spécifiant le contraire. Par exemple, ceci peut arriver dans une requête de jointure externe si la colonne de domaine est du côté de la jointure qui peut être NULL. En voici un exemple :

INSERT INTO tab (domcol) VALUES ((SELECT domcol FROM tab WHERE false));
   

Le sous-SELECT vide produira une valeur NULL qui est considéré du type du domaine, donc aucune vérification supplémentaire de la contrainte n'est effectuée, et l'insertion réussira.

Il est très difficile d'éviter de tels problèmes car l'hypothèse générale du SQL est qu'une valeur NULL est une valeur valide pour tout type de données. Une bonne pratique est donc de concevoir les contraintes du domaine pour qu'une valeur NULL soit acceptée, puis d'appliquer les contraintes NOT NULL aux colonnes du type du domaine quand cela est nécessaire, plutôt que de l'appliquer au type du domaine lui-même.

PostgreSQL suppose que les conditions des contraintes CHECK sont immuables, c'est-à-dire qu'elles produisent toujours les mêmes résultats pour les mêmes valeurs d'entrée. Cette supposition justifie que l'examen des contraintes CHECK est effectué seulement quand une valeur est initialement convertie vers le type domaine, et pas à d'autres moments. (C'est essentiellement le même traitement que les contraintes CHECK s'appliquant aux tables, comme décrit dans Section 5.4.1.)

Un exemple typique contrevenant à cette supposition consiste à faire référence à une fonction définie par l'utilisateur dans l'expression CHECK, puis de modifier le comportement de cette fonction. PostgreSQL n'interdit pas cela, mais il ne pourra pas remarquer qu'il y a des valeurs stockées dans le type du domaine qui seraient en violation de la contrainte CHECK. Cette situation peut ainsi provoquer l'échec du rechargement d'une sauvegarde faite par export. La méthode recommandée pour mener à bien ce type de changement consiste à supprimer la contrainte (en utilisant ALTER DOMAIN), à changer la définition de la fonction, puis à remettre la contrainte, ce qui la testera sur les données stockées.

Une bonne pratique revient à s'assurer que les expressions CHECK de domaines ne renvoient pas d'erreurs.

Exemples

Créer le type de données code_postal_us, et l'utiliser dans la définition d'une table. Un test d'expression rationnelle est utilisé pour vérifier que la valeur ressemble à un code postal US valide :

CREATE DOMAIN code_postal_us AS TEXT
CHECK(
   VALUE ~ '^\d{5}$'
OR VALUE ~ '^\d{5}-\d{4}$'
);

CREATE TABLE courrier_us (
  id_adresse SERIAL PRIMARY KEY,
  rue1 TEXT NOT NULL,
  rue2 TEXT,
  rue3 TEXT,
  ville TEXT NOT NULL,
  code_postal code_postal_us NOT NULL
);
   

Compatibilité

La commande CREATE DOMAIN est conforme au standard SQL.