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UPDATE

UPDATE — mettre à jour les lignes d'une table

Synopsis

[ WITH [ RECURSIVE ] requête_with [, ...] ]
UPDATE [ ONLY ] nom_table [ * ] [ [ AS ] alias ]
    SET { nom_colonne = { expression | DEFAULT } |
          ( nom_colonne [, ...] ) = [ ROW ] ( { expression | DEFAULT } [, ...] ) |
          ( nom_colonne [, ...] ) = ( sous-SELECT )
        } [, ...]
    [ FROM element_from [, ...] ]
    [ WHERE condition | WHERE CURRENT OF nom_curseur ]
    [ RETURNING { * | expression_sortie [ [ AS ] nom_sortie ] } [, ...] ]
  

Description

UPDATE modifie les valeurs des colonnes spécifiées pour toutes les lignes qui satisfont la condition. Seules les colonnes à modifier doivent être mentionnées dans la clause SET ; les autres colonnes conservent leur valeur.

Il existe deux façons de modifier le contenu d'une table à partir d'informations contenues dans d'autres tables de la base de données : à l'aide de sous-requêtes ou en spécifiant des tables supplémentaires dans la clause FROM. Le contexte permet de décider de la technique la plus appropriée.

La clause RETURNING optionnelle fait que UPDATE calcule et renvoie le(s) valeur(s) basée(s) sur chaque ligne en cours de mise à jour. Toute expression utilisant les colonnes de la table et/ou les colonnes d'autres tables mentionnées dans FROM peut être calculée. La syntaxe de la liste RETURNING est identique à celle de la commande SELECT.

L'utilisateur doit posséder le droit UPDATE sur la table, ou au moins sur les colonnes listées pour la mise à jour. Vous devez aussi avoir le droit SELECT sur toutes les colonnes dont les valeurs sont lues dans les expressions ou condition.

Paramètres

requête_with

La clause WITH vous permet de spécifier une ou plusieurs sous-requêtes qui peuvent être référencées par nom dans la requêteUPDATE. Voir Section 7.8 et SELECT pour les détails.

nom_table

Le nom de la table à mettre à jour (éventuellement qualifié du nom du schéma). Si ONLY est indiqué avant le nom de la table, les lignes modifiées ne concernent que la table nommée. Si ONLY n'est pas indiquée, les lignes modifiées font partie de la table nommée et de ses tables filles. En option, * peut être ajouté après le nom de la table pour indiquer explicitement que les tables filles doivent être inclues.

alias

Un nom de substitution pour la table cible. Quand un alias est fourni, il cache complètement le nom réel de la table. Par exemple, avec UPDATE foo AS f, le reste de l'instruction UPDATE doit référencer la table avec f et non plus foo.

nom_colonne

Le nom d'une colonne dans nom_table. Le nom de la colonne peut être qualifié avec un nom de sous-champ ou un indice de tableau, si nécessaire. Ne pas inclure le nom de la table dans la spécification d'une colonne cible -- par exemple, UPDATE nom_table SET nom_table.col = 1 est invalide.

expression

Une expression à affecter à la colonne. L'expression peut utiliser les anciennes valeurs de cette colonne et d'autres colonnes de la table.

DEFAULT

Réinitialise la colonne à sa valeur par défaut (qui vaut NULL si aucune expression par défaut ne lui a été affectée). Une colonne d'identité sera configurée à une nouvelle valeur générée par la séquence associée. Pour une colonne générée, spécifier ceci est permis mais ne fait que surligner le comportement normal du calcul de la colonne à partir de l'expression.

sous-SELECT

Une sous-requête SELECT qui produit autant de colonnes en sortie que de colonnes comprises dans la liste entre parenthèses la précédant. La sous-requête doit ne renvoyer qu'une seule ligne lors de son exécution. Si elle renvoie une seule ligne, les valeurs des colonnes du résultat sont affectées aux colonnes cibles. Si elle ne renvoie aucune ligne, des valeurs NULL sont affectées aux colonnes cibles. La sous-requête peut faire référence aux anciennes valeurs de la ligne en cours de mise à jour.

eelment_from

Une expression de table, qui permet aux colonnes des autres tables d'apparaître dans la condition WHERE et dans les expressions de mise à jour. Cela utilise la même syntaxe que le FROM d'une instruction SELECT ; par exemple, un alias peut être indiqué pour le nom de la table. Ne répétez pas la table cible dans un element_from, sauf si vous souhaitez faire un jointure sur elle-même (auquel cas elle doit apparaitre avec un alias dans element_from).

condition

Une expression qui renvoie une valeur de type boolean. Seules les lignes pour lesquelles cette expression renvoie true sont mises à jour.

nom_curseur

Le nom du curseur à utiliser dans une condition WHERE CURRENT OF. La ligne à mettre à jour est la dernière récupérée à partir de ce curseur. Le curseur doit être une requête sans regroupement sur la table cible de l'UPDATE. Notez que WHERE CURRENT OF ne peut pas être spécifié avec une condition booléenne. Voir DECLARE pour plus d'informations sur l'utilisation des curseurs avec WHERE CURRENT OF.

expression_sortie

Une expression à calculer et renvoyée par la commande UPDATE après chaque mise à jour de ligne. L'expression peut utiliser tout nom de colonne de la table nommée nom_table ou des tables listées dans le FROM. Indiquez * pour que toutes les colonnes soient renvoyées.

nom_sortie

Un nom à utiliser pour une colonne renvoyée.

Sorties

En cas de succès, une commande UPDATE renvoie un message de la forme

UPDATE total
   

total est le nombre de lignes mises à jour, en incluant les lignes qui correspondent au filtre mais dont la valeur des colonnes ne change pas. Notez que le nombre peut être inférieur au nombre de lignes filtrées par la condition quand certaines mises à jour sont supprimées par un trigger BEFORE UPDATE. S'il vaut 0, aucune ligne n'a été mise à jour par cette requête (ce qui n'est pas considéré comme une erreur).

Notes

Lorsqu'une clause FROM est précisée, la table cible est jointe aux tables mentionnées dans element_from, et chaque ligne en sortie de la jointure représente une opération de mise à jour pour la table cible. Lors de l'utilisation de FROM, il faut s'assurer que la jointure produit au plus une ligne en sortie par ligne à modifier. En d'autres termes, une ligne cible ne doit pas être jointe à plus d'une ligne des autres tables. Le cas échéant, seule une ligne de jointure est utilisée pour mettre à jour la ligne cible, mais il n'est pas possible de prédire laquelle.

À cause de ce manque de déterminisme, il est plus sûr de ne référencer les autres tables qu'à l'intérieur de sous-requêtes. Même si c'est plus difficile à lire et souvent plus lent que l'utilisation d'une jointure.

Dans le cas d'une table partitionnée, mettre à jour une ligne pourrait faire qu'elle ne satisfait plus la contrainte de partitionnement de la partition contenante. Dans ce cas, s'il existe une autre partition dans l'arbre de partition pour laquelle cette ligne satisfait sa contrainte de partitionnement, alors la ligne est déplacée dans cette partition. Si une telle partition n'existe pas, une erreur sera levée. Dans les faits, un mouvement de ligne est en fait une opération DELETE suivi d'un INSERT.

Il est possible qu'une commande UPDATE ou DELETE en concurrence sur la ligne en déplacement obtienne une erreur d'échec de sérialisation. Supposons que la session 1 réalise un UPDATE sur une clé de partitionnement alors que la session 2, pour laquelle cette ligne est visible, réalise un UPDATE ou un DELETE sur cette ligne. Dans ce cas, l'opération UPDATE ou DELETE de la session 2 détectera le déplacement de ligne et renverra une erreur d'échec de sérialisation (qui renvoie toujours le code SQLSTATE '40001'). Les applications pourraient souhaiter tenter de nouveau la transaction si cela arrive. Dans le cas inhabituel où la table n'est pas partitionné ou qu'il n'y a pas de mouvement de ligne, la session 2 aura identifié la ligne nouvellement mise à jour et continué l'opération UPDATE/DELETE sur cette nouvelle version de ligne.

Notez que, bien que les lignes puissent être déplacées des partitions locales vers une partition distante (fournie par le foreign data wrapper qui supporte le déplacement de lignes), elles ne peuvent pas être déplacées d'une partition distante vers une autre partition.

Une tentative de déplacer une ligne d'une partition à une autre échouera si une clé étrangère référence directement un ancêtre de la partition source qui n'est pas le même que l'ancêtre mentionné dans la requête UPDATE.

Si la commande UPDATE contient une clause RETURNING, le résultat sera similaire à celui d'une instruction SELECT contenant les colonnes et les valeurs définies dans la liste RETURNING, à partir de la liste des lignes mises à jour par la commande, comme la possibilité d'utiliser la clause WITH avec la commande UPDATE.

Exemples

Changer le mot Drame en Dramatique dans la colonne genre de la table films :

UPDATE films SET genre = 'Dramatique' WHERE genre = 'Drame';
   

Ajuster les entrées de température et réinitialiser la précipitation à sa valeur par défaut dans une ligne de la table temps :

UPDATE temps SET temp_basse = temp_basse+1, temp_haute = temp_basse+15, prcp = DEFAULT
  WHERE ville = 'San Francisco' AND date = '2005-07-03';
   

Réaliser la même opération et renvoyer les lignes mises à jour :

UPDATE temps SET temp_basse = temp_basse+1, temp_haute = temp_basse+15, prcp = DEFAULT
  WHERE ville = 'San Francisco' AND date = '2003-07-03'
  RETURNING temp_basse, temp_haute, prcp;
   

Utiliser une autre syntaxe pour faire la même mise à jour :

UPDATE temps SET (temp_basse, temp_haute, prcp) = (temp_basse+1, temp_basse+15, DEFAULT)
  WHERE ville = 'San Francisco' AND date = '2003-07-03';
   

Incrémenter le total des ventes de la personne qui gère le compte d'Acme Corporation, à l'aide de la clause FROM :

UPDATE employes SET total_ventes = total_ventes + 1 FROM comptes
  WHERE compte.nom = 'Acme Corporation'
  AND employes.id = compte.vendeur;
   

Réaliser la même opération en utilisant une sous-requête dans la clause WHERE :

UPDATE employes SET total_ventes = total_ventes + 1 WHERE id =
  (SELECT vendeur FROM comptes WHERE nom = 'Acme Corporation');
   

Mettre à jour les noms du contat dans la table comptes pour correspondre au vendeur actuellement affecté :

UPDATE comptes SET (prenom_compte, nom_compte) =
    (SELECT prenom, nom FROM vendeurs
     WHERE vendeurs.id = comptes.id_vendeur);
   

Un résultat similaire peut être obtenu avec une jointure :

UPDATE comptes SET prenom_contact = prenom,
                    nom_contact = nom
  FROM vendeurs WHERE vendeurs.id = comptes.id_vendeur;
   

Néanmoins, la deuxième requête pourrait donner des résultats inattendus si vendeurs.id n'est pas une clé unique alors que la première requête garantie la levée d'une erreur si plusieurs id correspondent. De plus, s'il n'y a pas de correspondance pour un certain comptes.id_vendeur, la première requête configurera les champs correspondants à NULL alors que la deuxième requête ne mettra pas du tout la ligne à jour.

Mettre à jour les statistiques dans une table de résumé pour correspondre aux données actuelles :

UPDATE resumes s SET (somme_x, somme_y, moyenne_x, moyenne_y) =
    (SELECT sum(x), sum(y), avg(x), avg(y) FROM donnees d
     WHERE d.id_groupe = s.id_groupe);
   

Tenter d'insérer un nouvel élément dans le stock avec sa quantité. Si l'élément existe déjà, mettre à jour le total du stock de l'élément. Les points de sauvegarde sont utilisés pour ne pas avoir à annuler l'intégralité de la transaction en cas d'erreur :

BEGIN;
-- autres opérations
SAVEPOINT sp1;
INSERT INTO vins VALUES('Chateau Lafite 2003', '24');
-- A supposer que l'instruction ci-dessus échoue du fait d'une violation de clé
-- unique, les commandes suivantes sont exécutées :
ROLLBACK TO sp1;
UPDATE vins SET stock = stock + 24 WHERE nomvin = 'Chateau Lafite 2003';
-- continuer avec les autres opérations, et finir
COMMIT;
   

Modifier la colonne genre de la table films dans la ligne où le curseur c_films est actuellement positionné :

UPDATE films SET genre = 'Dramatic' WHERE CURRENT OF c_films;

Les mises à jour affectant de nombreuses lignes peuvent avoir des effets négatifs sur les performance d'un système, comme la fragmentation des tables, un retard de réplication plus important, et des contentions plus longues sur les verrous. Dans de telles situations, il est sensé de répartir l'opération en plusieurs morceaux, potentiellement avec une opération VACUUM sur la table entre chaque morceau. Bien qu'il n'existe pas de clause LIMIT pour UPDATE, il est possible d'obtenir un effet similaire en utilisant Common Table Expressionet une jointure sur soi-même. Avec la méthode d'accès aux tables standard de PostgreSQL, une jointure sur soi à partir de la colonne système ctid est très efficace :

WITH exceeded_max_retries AS (
  SELECT w.ctid FROM work_item AS w
    WHERE w.status = 'active' AND w.num_retries > 10
    ORDER BY w.retry_timestamp
    FOR UPDATE
    LIMIT 5000
)
UPDATE work_item SET status = 'failed'
  FROM exceeded_max_retries AS emr
  WHERE work_item.ctid = emr.ctid;

Cette commande devra être répétée jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lignes à mettre à jour. L'utilisation d'une clause ORDER BY permet à la commande de prioriser les lignes à mettre à jour ; elle permet aussi d'éviter des deadlocks avec d'autres opérations de mise à jour si elles utilisent le même tri. Si la contention des verrous devient un problème, alors la clause SKIP LOCKED peut être ajoutée à la CTE pour empêcher plusieurs commandes de mettre à jour la même ligne. Néanmoins, un UPDATE final sans SKIP LOCKED ou LIMIT sera alors nécessaire pour s'assurer qu'aucune ligne n'a été oubliée.

Compatibilité

Cette commande est conforme au standard SQL, à l'exception des clauses FROM et RETURNING qui sont des extensions PostgreSQL.

D'autres systèmes de bases de données offrent l'option FROM dans laquelle la table cible est supposée être à nouveau indiquée dans le FROM. PostgreSQL n'interprète pas la clause FROM ainsi. Il est important d'en tenir compte lors du portage d'applications qui utilisent cette extension.

D'après le standard, la valeur source pour une sous-liste de noms de colonnes peut être toute expression de ligne renvoyant le bon nombre de colonnes. PostgreSQL autorise seulement la valeur source à être un constructeur de ligne ou un sous-SELECT. Une valeur mise à jour pour une colonne individuelle peut être spécifiée en tant que DEFAULT dans le cas d'une liste d'expressions, mais pas à l'intérieur d'un sous-SELECT.