Documentation PostgreSQL 7.4.29 | ||||
---|---|---|---|---|
Précédent | Arrière rapide | Avance rapide | Suivant |
Quand une application client se connecte au serveur de base de données, elle indique le nom de l'utilisateur PostgreSQL sous lequel elle désire se connecter, comme lorsqu'on se connecte sur un ordinateur Unix sous un nom d'utilisateur particulier. Au sein de l'environnement SQL, le nom d'utilisateur de la base de données active détermine les privilèges régissant l'accès aux objets de la base de données -- voir le Chapitre 17 pour plus d'informations. Ainsi, il est essentiel de limiter le nombre des bases de données auxquelles les utilisateurs peuvent se connecter.
L'authentification est le processus par lequel le serveur de bases de données établit l'identité du client et, par extension, par lequel il détermine si l'application cliente (ou l'utilisateur sous le nom de laquelle elle tourne) est autorisée à se connecter sous le nom d'utilisateur demandé.
PostgreSQL offre quantité de méthodes d'authentification différentes. La méthode d'authentification d'une connection client particulière peut être sélectionnée d'après l'adresse, la base de données et l'utilisateur de l'hôte client.
Les noms d'utilisateurs PostgreSQL sont séparés de façon logique des noms d'utilisateurs du système d'exploitation sur lequel tourne le serveur. Si tous les utilisateurs d'un serveur donné ont aussi des comptes sur la machine serveur, il peut être pertinent d'attribuer des noms d'utilisateurs de la base de données qui correspondent aux noms d'utilisateurs du système d'exploitation. Cependant, un serveur qui accepte les connexions distantes peut avoir plusieurs utilisateurs de base de données dépourvus de compte correspondant sur le système d'exploitation, dans de tels cas il n'y a pas besoin de correspondance entre noms d'utilisateurs de bases de données et noms d'utilisateurs du système d'exploitation.
L'authentification du client est contrôlée par le fichier pg_hba.conf situé dans le répertoire data, par exemple /usr/local/pgsql/data/pg_hba.conf (HBA signifie << host-based authentication >> : authentification fondée sur l'hôte.) Un fichier pg_hba.conf par défaut est installé lorsque le répertoire data est initialisé par initdb.
Le format général du fichier pg_hba.conf est un ensemble d'enregistrements, un par ligne. Les lignes vides sont ignorées tout comme n'importe quel texte placé après le caractère de commentaire #. Un enregistrement est constitué d'un certain nombre de champs séparés par des espace et/ou des tabulations. Les champs peuvent contenir des espaces si la valeur du champ est mise entre guillemets. Un enregistrement ne peut pas être continué sur plusieurs lignes.
Chaque enregistrement détermine un type de connexion, une plage d'adresses IP (si approprié au type de connexion), un nom de base de données, un nom d'utilisateur et la méthode d'authentification à utiliser pour les connexions correspondant à ces paramètres. Le premier enregistrement correspondant au type de connexion, à l'adresse client, à la base de données demandée et au nom d'utilisateur est utilisé pour effectuer l'authentification. Il n'y a pas de suite après erreur (<< fall-through >> ou << backup >>) : si un enregistrement est choisi et que l'authentification échoue, les enregistrements suivants ne sont pas considérés. Si aucun enregistrement ne correspond, l'accès est refusé.
Un enregistrement peut avoir l'un des formats suivants.
local database user authentication-method [authentication-option] host database user IP-address IP-mask authentication-method [authentication-option] hostssl database user IP-address IP-mask authentication-method [authentication-option] hostnossl database user IP-address IP-mask authentication-method [authentication-option] host database user IP-address/IP-masklen authentication-method [authentication-option] hostssl database user IP-address/IP-masklen authentication-method [authentication-option] hostnossl database user IP-address/IP-masklen authentication-method [authentication-option]
La signification des champs est la suivante :
Cet enregistrement intercepte les tentatives de connexion utilisant les sockets du domaine Unix. Sans un enregistrement de ce type, les connections de sockets du domaine Unix ne sont pas permises.
Cet enregistrement intercepte les tentatives de connexion utilisant les réseaux TCP/IP. Remarquez que les connexions TCP/IP sont désactivées sauf si le serveur est lancé avec l'option -i ou si le paramètre de configuration tcpip_socket est activé.
Cet enregistrement intercepte les tentatives de connexions utilisant SSL sur TCP/IP. Les enregistrements host intercepteront les tentatives de connexion SSL ou non-SSL mais les enregistrements hostssl nécessitent des connexions SSL.
Pour être en mesure de faire usage de cette fonction, le serveur doit être compilé avec le support SSL activé. De plus, SSL doit être activé en positionnant le paramètre de configuration ssl (voir Section 16.4 pour plus d'informations).
Cet enregistrement est similaire à hostssl mais avec une logique opposée : il n'intercepte que les tentatives de connexion n'utilisant pas SSL.
Indique quelles bases de données l'enregistrement concerne. La valeur all indique qu'il concerne toutes les bases de données. La valeur sameuser spécifie que l'enregistrement n'intercepte que si la base de données demandée a le même nom que l'utilisateur demandé. La valeur samegroup spécifie que l'utilisateur demandé doit être membre du groupe portant le même nom que la base de données demandée. Sinon, c'est le nom d'une base de données PostgreSQL particulière. Des noms de bases de données multiples peuvent être fournis en les séparant par des virgules. Un fichier contenant des noms de bases de données peut être indiqué en faisant précéder le nom de fichier de @. Le fichier doit être dans le même répertoire que pg_hba.conf.
Indique à quels utilisateurs PostgreSQL cet enregistrement correspond. La valeur all indique qu'il concerne tous les utilisateurs. Autrement, c'est le nom d'un utilisateur PostgreSQL particulier. Plusieurs noms d'utilisateurs peuvent être fournis en les séparant avec des virgules. Les noms de groupes peuvent être spécifiés en précédant le nom de groupe du signe +. Un fichier contenant des noms d'utilisateurs peut être indiqué en faisant précéder le nom de fichier du signe @. Le fichier doit être dans le même répertoire que pg_hba.conf.
Ces deux champs contiennent les adresses IP et les masques en notation pointée standard. (Les adresses IP ne peuvent être spécifiées que sous forme numérique, pas sous forme de noms de domaines ou d'hôtes.) Pris séparément, ils spécifient les adresses IP des machines clientes que cet enregistrement intercepte. La logique précise est que
(actual-IP-address xor IP-address-field) and IP-mask-field
doit être égal à zéro pour que l'enregistrement intercepte.
Une adresse IP au format IPv4 correspondra aux connexions IPv6 qui auront l'adresse correspondante. Par exemple, 127.0.0.1 correspondra à l'adresse IPv6 ::ffff:127.0.0.1. Une entrée donnée au format IPv6 correspondra uniquement aux connexions IPv6 même si l'adresse représentée est dans le domaine IPv4-vers-IPv6. Notez que les adresses au format IPv6 seront rejetées si la bibliothèque système C ne supporte pas les adresses IPv6.
Ces champs ne concernent que les enregistrements host, hostssl et hostnossl.
Ce champ peut être utilisé à la place de la notation IP-mask notation. C'est un entier précisant le nombre de bits significatifs à placer dans le masque. Le nombre doit être compris entre 0 et 32 inclus (dans le cas d'une adresse IPv4) ou 128 inclus (dans le cas d'une adresse IPv6). 0 interceptera toutes les adresses, tandis que 32 (respectivement 128) n'interceptera que l'hôte spécifié. La même logique s'applique pour une notation pointée IP-Mask.
Il ne doit pas y avoir d'espace entre l'adresse IP et le / ou le / et le IP-masklen, sinon le fichier ne sera pas analysé correctement.
Ce champ ne concerne que les enregistrements host, hostssl et hostnossl.
Détermine la méthode d'authentification à utiliser lors d'une connexion via cet enregistrement. Les choix possibles sont résumés ici ; les détails se trouvent dans la Section 19.2.
La connexion est permise sans conditions. Cette méthode permet à n'importe qui de se connecter au serveur de bases de données PostgreSQL, de s'enregistrer comme n'importe quel utilisateur PostgreSQL de son choix sans nécessiter de mot de passe. Voir la Section 19.2.1 pour les détails.
La connexion est rejetée sans conditions. Ce cas est utile pour << filtrer >> certains hôtes d'un groupe.
Demande au client de fournir un mot de passe encrypté MD5 pour son authentification. C'est la seule méthode permettant d'enregistrer les mots de passes encryptés dans pg_shadow. Voir la Section 19.2.2 pour les détails.
Identique à la méthode md5 mais utilise une fonction
de cryptage crypt()
plus ancienne, nécessaire pour les clients
pré-7.2. On préférera md5 pour les clients 7.2 et
suivants. Voir Section 19.2.2 pour les détails.
Identique à md5, mais le mot de passe est envoyé en texte clair sur le réseau. Ceci ne devrait pas être utilisé sur les réseaux peu dignes de confiance. Voir Section 19.2.2 pour les détails.
Kerberos V4 est utilisé pour authentifier l'utilisateur. Ceci n'est disponible que pour les connexions TCP/IP. Voir Section 19.2.3 pour les détails.
Kerberos V5 est utilisé pour authentifier l'utilisateur. Ceci n'est disponible que pour les connexions TCP/IP. Voir Section 19.2.3 pour les détails.
Récupère le nom de l'utilisateur du système d'exploitation du client (pour les connexions TCP/IP en contactant le serveur d'identification sur le client, pour les connexions locales, en l'obtenant du système d'exploitation.) et vérifie si l'utilisateur est autorisé à se connecter en tant qu'utilisateur de la base de données demandé en consultant la correspondance indiquée après le mot clé ident.
Si vous utilisez la correspondance sameuser, les noms d'utilisateurs doivent être identiques. Sinon, le nom de la correspondance est recherché dans le fichier pg_ident.conf dans le même répertoire que pg_hba.conf. La connexion est acceptée si ce fichier contient une entrée pour cette correspondance avec le nom de l'utilisateur du système d'exploitation et le nom d'utilisateur PostgreSQL demandé.
Pour les connexions locales, ceci ne marche que sur les machines qui supportent les certificats sockets du domaine Unix (actuellement Linux, FreeBSD, NetBSD, OpenBSD et BSD/OS).
Voir Section 19.2.4 ci-dessous pour les détails.
Authentifie en utilisant les Pluggable Authentification Modules (PAM) fournis par le système d'exploitation. Voir Section 19.2.5 pour les détails.
La signification de ce champ optionnel dépend de la méthode d'authentification choisie et est décrite dans la section suivante.
Les enregistrements du fichier pg_hba.conf sont examinés séquentiellement pour chaque tentative de connexion, l'ordre des enregistrements est significatif. Généralement, les premiers enregistrements auront des paramètres d'interception de connexions plus stricts alors que les enregistrements suivants auront des paramètres plus larges et des méthodes d'authentification plus fortes. Par exemple, on pourrait souhaiter utiliser l'authentification trust pour les connexions TCP/IP locales mais demander un mot de passe pour les connexion TCP/IP distantes. Dans ce cas, un enregistrement spécifiant une authentification trust pour les connexions issues de 127.0.0.1 apparaîtrait avant un enregistrement spécifiant une authentifications par mot de passe pour une plage plus étendue d'adresses IP client autorisées.
Important : N'interdisez pas au super-utilisateur d'accéder à la base de données template1. Plusieurs commandes de gestion ont besoin d'accéder à template1.
Le fichier pg_hba.conf est lu au démarrage et quand le processus serveur principal (postmaster) reçoit un signal SIGHUP. Si vous éditez le fichier sur un système actif, vous aurez à signaler au postmaster (en utilisant pg_ctl reload ou kill -HUP) de relire le fichier.
Un exemple de fichier pg_hba.conf est décrit ci-dessous Exemple 19-1. Voir la section suivante pour les détails des méthodes d'authentification.
Exemple 19-1. Un fichier pg_hba.conf d'exemple
# Permet à n'importe quel utilisateur du système local de se connecter à la base # de données sous n'importe quel nom d'utilisateur en utilisant les sockets du # domaine Unix. (par défaut pour les connexions locales) # # TYPE DATABASE USER IP-ADDRESS IP-MASK METHOD local all all trust # Identique à ci-dessus mais utilise les connexions TCP/IP locales loopback. # # TYPE DATABASE USER IP-ADDRESS IP-MASK METHOD host all all 127.0.0.1 255.255.255.255 trust # Identique à la dernière ligne mais en utilisant un masque CDIR. # # TYPE DATABASE USER IP-ADDRESS/CIDR-mask METHOD host all all 127.0.0.1/32 trust # Permet à n'importe que utilisateur de n'importe quel hôte avec l'adresse IP # 192.168.93.x de se connecter à la base de données "template1" sous le même nom # d'utilisateur que l'identification le signale à la connexion (généralement le # nom utilisateur Unix). # # TYPE DATABASE USER IP-ADDRESS IP-MASK METHOD host template1 all 192.168.93.0 255.255.255.0 ident sameuser # Identique à la ligne précédente mais en utilisant un masque CDIR. # # TYPE DATABASE USER IP-ADDRESS/CIDR-mask METHOD host template1 all 192.168.93.0/24 ident sameuser # Permet à un utilisateur de l'hôte 192.168.12.10 de se connecter à la base de # données "template1" si le mot de passe de l'utilisateur est fourni sans # erreur. # # TYPE DATABASE USER IP-ADDRESS IP-MASK METHOD host template1 all 192.168.12.10 255.255.255.255 md5 # En l'absence de lignes "host" antérieures, ces deux lignes rejetteront toutes # les connexions en provenance de 192.168.54.1 (puisque cette entrée déclenchera # en premier), mais autorisera les connexions Kerberos V de n'importe où # ailleurs sur l'Internet. Le masque zéro signifie qu'aucun bit sur l'ip de # l'hôte n'est considéré, de sorte à correspondre à tous les hôtes. # # TYPE DATABASE USER IP-ADDRESS IP-MASK METHOD host all all 192.168.54.1 255.255.255.255 reject host all all 0.0.0.0 0.0.0.0 krb5 # Permet à tous les utilisateurs de se connecter depuis 192.168.x.x à n'importe # quelle base de données si ils passent la verification d'identification. Si, # par exemple, l'identification indique que l'utilisateur est "bryanh" et qu'il # demande à se connecter en tant qu'utilisateur PostgreSQL "guest1", la # connexion n'est permise que s'il existe une entrée dans pg_ident.conf pour la # correspondance "omicron" disant que "bryanh" est autorisé à se connecter en # tant que "guest1". # # TYPE DATABASE USER IP-ADDRESS IP-MASK METHOD host all all 192.168.0.0 255.255.0.0 ident omicron # Si ce sont les trois seules lignes traitant les connexions locales, elles # autoriseront les utilisateurs locaux à se connecter uniquement à leur propre # base de données (bases de données ayant le même nom que leur nom # d'utilisateur) exception faite pour les administrateurs et les membres du # groupe "support" qui peuvent se connecter à toutes les bases de données. Le # fichier $PGDATA/admins contient une liste de noms d'utilisateurs. Un mot de # passe est requis dans tous les cas. # # TYPE DATABASE USER IP-ADDRESS IP-MASK METHOD local sameuser all md5 local all @admins md5 local all +support md5 # Les deux dernières lignes ci-dessus peuvent être combinées en une seule ligne: local all @admins,+support md5 # La colonne database peut aussi utiliser des listes et des noms de fichiers # mais pas de groupes: local db1,db2,@demodbs all md5
Précédent | Sommaire | Suivant |
Destruction d'une base de données | Niveau supérieur | Méthodes d'authentification |