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pg_dumpall

pg_dumpall — extraire une instance de bases de données PostgreSQL dans un fichier de script

Synopsis

pg_dumpall [option_connexion...] [option...]

Description

pg_dumpall est un outil d'extraction (« sauvegarde ») de toutes les bases de données PostgreSQL de l'instance vers un fichier script. Celui-ci contient les commandes SQL utilisables pour restaurer les bases de données avec psql. Cela est obtenu en appelant pg_dump pour chaque base de données de la grappe. pg_dumpall sauvegarde aussi les objets globaux, communs à toutes les bases de données, autrement dit les rôles, les tablespaces et les droits pour les paramètres de configuration. (pg_dump ne sauvegarde pas ces objets.)

Puisque pg_dumpall lit les tables de toutes les bases de données, il est préférable d'avoir les droits de superutilisateur de la base de données pour obtenir une sauvegarde complète. De plus, il faut détenir des droits superutilisateur pour exécuter le script produit, afin de pouvoir créer les rôles et les bases de données.

Le script SQL est écrit sur la sortie standard. Utilisez l'option -f/--file ou les opérateurs shell pour la rediriger vers un fichier.

pg_dumpall se connecte plusieurs fois au serveur PostgreSQL (une fois par base de données). Si l'authentification par mot de passe est utilisé, un mot de passe est demandé à chaque tentative de connexion. Il est intéressant de disposer d'un fichier ~/.pgpass dans de tels cas. Voir Section 34.16 pour plus d'informations.

Options

Les options suivantes, en ligne de commande, contrôlent le contenu et le format de la sortie.

-a
--data-only

Seules les données sont sauvegardées, pas le schéma (définition des données).

-c
--clean

Émet des commandes SQL DROP pour supprimer toutes les bases, rôles et tablespaces sauvegardés avant de les recréer. Cette option est utile quand la restauration doit écraser une instance existante. Si un des objets n'existe pas dans l'instance de destination, les messages d'erreur, à ignorer, seront renvoyés lors de la restauration sauf si l'option --if-exists est aussi indiquée.

-E encoding
--encoding=encoding

Crée la sauvegarde dans l'encodage spécifié. Par défaut, l'encodage de la base est utilisé. (Une autre façon d'obtenir le même résultat est de configurer la variable d'environnement PGCLIENTENCODING avec l'encodage désiré pour la sauvegarde.)

-f nomfichier
--file=nomfichier

Envoie le résultat dans le fichier indiqué. Si cette option n'est pas utilisée, la sortie standard est utilisée.

-g
--globals-only

Seuls les objets globaux sont sauvegardés (rôles et tablespaces), pas les bases de données.

-O
--no-owner

Les commandes permettant de positionner les propriétaires des objets à ceux de la base de données originale. Par défaut, pg_dumpall lance les instructions ALTER OWNER ou SET SESSION AUTHORIZATION pour configurer le propriétaire des éléments créés. Ces instructions échouent lorsque le script est lancé par un utilisateur ne disposant pas des droits de superutilisateur (ou ne possédant pas les droits du propriétaire de tous les objets compris dans ce script). Pour que ce qui devient alors propriétaire de tous les objets créés, l'option -O doit être utilisée.

-r
--roles-only

Sauvegarde seulement les rôles, pas les bases ni les tablespaces.

-s
--schema-only

Seules les définitions des objets (schéma), sans les données, sont sauvegardées.

-S username
--superuser=username

Précise le nom du superutilisateur à utiliser pour la désactivation des triggers. Cela n'a d'intérêt que lorsque --disable-triggers est utilisé. (Il est en général préférable de ne pas utiliser cette option et de lancer le script résultant en tant que superutilisateur.)

-t
--tablespaces-only

Sauvegarde seulement les tablespaces, ni les bases ni les rôles.

-v
--verbose

Indique l'utilisation du mode verbeux. Ainsi pg_dumpall affiche les heures de démarrage/arrêt dans le fichier de sauvegarde et les messages de progression sur la sortie standard. Répéter cette option fait apparaitre des messages de débuggage supplémentaires sur la sortie des erreurs. Cette option est aussi passée à pg_dump.

-V
--version

Affiche la version de pg_dumpall puis quitte.

-x
--no-privileges
--no-acl

Les droits d'accès (commandes GRANT/REVOKE) ne sont pas sauvegardés.

--binary-upgrade

Cette option est destinée à être utilisée pour une mise à jour en ligne. Son utilisation dans d'autres buts n'est ni recommandée ni supportée. Le comportement de cette option peut changer dans les versions futures sans avertissement.

--column-inserts
--attribute-inserts

Extraire les données en tant que commandes INSERT avec des noms de colonnes explicites (INSERT INTO table (colonne, ...) VALUES ...). Ceci rendra la restauration très lente ; c'est surtout utile pour créer des extractions qui puissent être chargées dans des bases de données autres que PostgreSQL.

--disable-dollar-quoting

L'utilisation du dollar comme guillemet dans le corps des fonctions est désactivée. Celles-ci sont mises entre guillemets en accord avec la syntaxe du standard SQL.

--disable-triggers

Cette option n'est utile que lors de la création d'une sauvegarde des seules données. pg_dumpall inclut les commandes de désactivation temporaire des triggers sur les tables cibles pendant le rechargement des données. Cette option est utile lorsqu'il existe des vérifications d'intégrité référentielle ou des triggers sur les tables qu'on ne souhaite pas voir appelés lors du rechargement des données.

Actuellement, les commandes émises par --disable-triggers nécessitent d'être lancées par un superutilisateur. Il est donc impératif de préciser le nom du superutilisateur avec -S ou, préférentiellement, de lancer le script résultant en tant que superutilisateur.

--exclude-database=motif

Ne pas sauvegarder les bases dont le nom correspond à motif. Plusieurs motifs peuvent être proposés en écrivant plusieurs fois l'option --exclude-database. Le paramètre motif est interprété comme un motif suivant les mêmes règles que les méta-commandes \d de psql (voir Motifs), donc plusieurs bases de données peuvent aussi être exclues en écrivant les caractères joker dans le motif. En utilisant les caractères joker, faite attention à bien mettre entre guillemets le motif si nécessaire pour empêcher qu'il ne soit interprété par le shell.

--extra-float-digits=nchiffres

Utiliser la valeur indiquée pour le paramètre extra_float_digits lors de la sauvegarde de données en virgule flottante au lieu de prendre la précision maximale disponible. Les sauvegardes standards ne devraient pas utiliser cette option.

--if-exists

Utilise des commandes DROP ... IF EXISTS pour supprimer des objets dans le mode --clean. Cela permet de supprimer les erreurs « does not exist » qui seraient sinon renvoyées. Cette option n'est pas valide sauf si --clean est aussi indiquée.

--inserts

Extraire les données en tant que commandes INSERT (plutôt que COPY). Ceci rendra la restauration très lente ; c'est surtout utile pour créer des extractions qui puissent être chargées dans des bases de données autres que PostgreSQL. Notez que la restauration peut échouer complètement si vous avez changé l'ordre des colonnes. L'option --column-inserts est plus sûre, mais encore plus lente.

--load-via-partition-root

Lors de l'export de données d'une partition, faire que les instructions COPY ou INSERT ciblent la racine du partitionnement qui contient cette partition, plutôt que la partition elle-même. Ceci fait que la partition appropriée soit re-déterminée pour chaque ligne au moment du chargement. Ceci peut être utile quand le rechargement des données se fait sur un serveur où les lignes ne tomberont pas forcément dans les mêmes partitions que celles du serveur original. Ceci pourrait arriver si la colonne de partitionnement est de type text et que les deux systèmes ont une définition différente du collationnement utilisé pour tier la colonne de partitionnement.

--lock-wait-timeout=expiration

Ne pas attendre indéfiniment l'acquisition de verrous partagés sur table au démarrage de l'extraction. Échouer à la place s'il est impossible de verrouiller une table dans le temps d'expiration spécifié. L'expiration peut être indiquée dans tous les formats acceptés par SET statement_timeout.

--no-subscriptions

Ne sauvegarde pas les souscriptions.

--no-sync

Par défaut, pg_dumpall attendra que tous les fichiers aient été écrits de manière sûre sur disque. Cette option force pg_dumpall à rendre la main sans attendre, ce qui est plus rapide, mais signifie qu'un arrêt brutal du serveur survenant après la sauvegarde peut laisser la sauvegarde dans un état corrompu. De manière générale, cette option est utile durant les tests mais ne devrait pas être utilisée dans un environnement de production.

--no-table-access-method

Ne pas générer de commandes pour sélectionner les méthodes d'accès aux tables. Avec cette option, tous les objets seront créés avec la méthode d'accès de table par défaut lors de la restauration.

--no-tablespaces

Ne pas générer de commandes pour créer des tablespace, ni sélectionner de tablespace pour les objets. Avec cette option, tous les objets seront créés dans le tablespace par défaut durant la restauration.

--no-comments

Ne sauvegarde pas les commentaires.

--no-publications

Ne sauvegarde pas les publications.

--no-role-passwords

Ne sauvegarde pas les mots de passe des rôles. Lors de la restauration, les rôles auront un mot de passe vide et l'authentification par mot de passe échouera toujours jusqu'à ce que le mot de passe soit initialisé. Puisque les valeurs des mots de passe ne sont pas nécessaires quand cette option est spécifiée, l'information sur le rôle est lue depuis le catalogue système pg_roles au lieu de pg_authid. De ce fait, cette option aide aussi si l'accès à pg_authid est restreint par certaines politiques de sécurité.

--no-security-labels

Ne sauvegarde pas les labels de sécurité.

--no-toast-compression

N'affiche pas de commandes pour configurer les méthodes de compression des TOAST. Avec cette option, toutes les colonnes seront restaurées avec le paramètrage de compression par défaut.

--no-unlogged-table-data

Ne sauvegarde pas le contenu des tables non tracées dans les journaux de transactions. Cette option n'a pas d'effet sur la sauvegarde des définitions de table ; il supprime seulement la sauvegarde des données des tables.

--on-conflict-do-nothing

Ajoute ON CONFLICT DO NOTHING aux commandes INSERT. Cette option n'est valide que si --inserts ou --column-inserts est aussi indiquée.

--quote-all-identifiers

Force la mise entre guillemets de tous les identifiants. Cette option est recommandée lors de la sauvegarde d'un serveur PostgreSQL dont la version majeure est différente de celle du pg_dumpall ou quand le résultat est prévu d'être rechargé dans une autre version majeure. Par défaut, pg_dumpall met entre guillemets uniquement les identifiants qui sont des mots réservés dans sa propre version majeure. Ceci peut poser parfois des problèmes de compatibilité lors de l'utilisation de serveurs de versions différentes qui auraient des ensembles différents de mots clés. Utiliser --quote-all-identifiers empêche ce type de problèmes au prix d'un script résultant plus difficile à lire.

--rows-per-insert=nlignes

Sauvegarde les données sous forme de commandes INSERT (plutôt que COPY). Contrôle le nombre maximum de lignes par commande INSERT. La valeur spécifiée doit être un nombre supérieur à zéro. Toute erreur lors du rechargement causera seulement la perte des lignes faisant partie de l'opération INSERT problématique, plutôt que la part du contenu complet de la table.

--use-set-session-authorization

Les commandes SET SESSION AUTHORIZATION du standard SQL sont affichées à la place des commandes ALTER OWNER pour préciser le propriétaire de l'objet. Cela améliore la compatibilité de la sauvegarde vis-à-vis des standard. Toutefois, du fait de l'ordre d'apparition des objets dans la sauvegarde, la restauration peut ne pas être correcte.

-?
--help

Affiche l'aide sur les arguments en ligne de commande de pg_dumpall, puis quitte

Les options suivantes en ligne de commande contrôlent les paramètres de connexion à la base de données.

-d connstr
--dbname=connstr

Indique les paramètres utilisés pour se connecter au serveur sous la forme d'une chaîne de connexion ; elles surchargeront les options en ligne de commande conflictuelles.

Cette option est appelée --dbname par cohérence avec les autres applications clientes. Comme pg_dumpall a besoin de se connecter à plusieurs bases de données, le nom de la base indiqué dans la chaîne de connexion sera ignorée. Utilisez l'option -l pour spécifier le nom de la base utilisée pour la connexion initiale sauvegardant les objets globaux et découvrant les bases à sauvegarder.

-h hôte
--host=hôte

Précise le nom d'hôte de la machine sur laquelle le serveur de bases de données est en cours d'exécution. Si la valeur commence avec un slash, elle est utilisée comme répertoire du socket de domaine Unix. La valeur par défaut est prise à partir de la variable d'environnement PGHOST, si elle est initialisée, sinon une connexion socket de domaine Unix est tentée.

-l dbname
--database=dbname

Spécifie le nom de la base où se connecter pour la sauvegarde des objets globaux et pour découvrir les bases qui devraient être sauvegardées. Si cette option n'est pas utilisée, la base postgres est utilisé et, si elle n'existe pas, template1 sera utilisée.

-p port
--port=port

Précise le port TCP ou l'extension du fichier socket de domaine Unix local sur lequel le serveur est en écoute des connexions. La valeur par défaut est la variable d'environnement PGPORT, si elle est initialisée, ou la valeur utilisée lors de la compilation.

-U nomutilisateur
--username=nomutilisateur

Utilisateur utilisé pour initier la connexion.

-w
--no-password

Ne demande jamais un mot de passe. Si le serveur en réclame un pour l'authentification et qu'un mot de passe n'est pas disponible d'une autre façon (par exemple avec le fichier .pgpass), la tentative de connexion échouera. Cette option peut être utile pour les scripts où aucun utilisateur n'est présent pour saisir un mot de passe.

-W
--password

Force pg_dumpall à demander un mot de passe avant la connexion à une base de données.

Cette option n'est jamais obligatoire car pg_dumpall demandera automatiquement un mot de passe si le serveur exige une authentification par mot de passe. Néanmoins, pg_dumpall perdra une tentative de connexion pour trouver que le serveur veut un mot de passe. Dans certains cas, il est préférable d'ajouter l'option -W pour éviter la tentative de connexion.

Notez que le mot de passe sera demandé pour chaque base de données à sauvegarder. Habituellement, il est préférable de configurer un fichier ~/.pgpass pour que de s'en tenir à une saisie manuelle du mot de passe.

--role=nomrole

Spécifie un rôle à utiliser pour créer l'extraction. Avec cette option, pg_dumpall émet une commande SET ROLE nomrole après s'être connecté à la base. C'est utile quand l'utilisateur authentifié (indiqué par -U) n'a pas les droits dont pg_dumpall a besoin, mais peut basculer vers un rôle qui les a. Certaines installations ont une politique qui est contre se connecter directement en tant que superutilisateur, et l'utilisation de cette option permet que les extractions soient faites sans violer cette politique.

Environnement

PGHOST
PGOPTIONS
PGPORT
PGUSER

Paramètres de connexion par défaut

PG_COLOR

Indique s'il faut utiliser la couleur pour les messages de diagnostic. Les valeurs possibles sont always, auto, never.

Cet outil, comme la plupart des autres outils PostgreSQL, utilise aussi les variables d'environnement supportées par la bibliothèque libpq (voir Section 34.15).

Notes

Comme pg_dumpall appelle pg_dump en interne, certains messages de diagnostique se réfèrent en fait à pg_dump.

L'option --clean peut être utile même si votre intention est de restaurer le script de sauvegarde sur une instance vierge. L'utilisation de --clean autorise le script à supprimer puis re-créer les bases de données internes postgres et template1, en s'assurant que ces bases conserveront les mêmes propriétés (par exemple la locale et l'encodage) que sur l'instance source. Sans l'option, ces bases conserveront les propriétés existantes au niveau base ainsi que le contenu pré-existant.

Une fois la restauration effectuée, il est conseillé de lancer ANALYZE sur chaque base de données, de façon à ce que l'optimiseur dispose de statistiques utiles. vacuumdb -a -z peut également être utilisé pour analyser toutes les bases de données.

On ne doit pas s'attendre à ce que le script de sauvegarde s'exécute sans erreur. En particulier, comme le script exécutera un CREATE ROLE pour chaque rôle existant sur l'instance source, il est certain d'obtenir une erreur « role already exists » pour le superutilisateur initial sauf si l'instance de destination a été initialisé avec un autre nom pour le superutilisateur initial. Cette erreur est sans gravité et doit être ignorée. L'utilisation de l'option --clean a des chances de produire des messages d'erreur supplémentaires sans risque pour les objets inexistants. Vous pouvez minimiser ces erreurs en ajoutant l'option --if-exists.

pg_dumpall requiert que tous les tablespaces nécessaires existent avant la restauration. Dans le cas contraire, la création de la base échouera pour une base qui ne se trouve pas dans l'emplacement par défaut.

Exemples

Sauvegarder toutes les bases de données :

$ pg_dumpall > db.out
   

Pour recharger les bases de données à partir de ce fichier, vous pouvez utiliser :

$ psql -f db.out postgres
   

La base de données utilisée pour la connexion initiale n'a pas d'importance ici car le fichier de script créé par pg_dumpall contient les commandes nécessaires à la création et à la connexion aux bases de données sauvegardées. Si vous utilisez l'option --clean, vous devez vous connecter à la base postgres au début ; le script tentera de supprimer les autres bases immédiatement et ceci échouera pour la base où vous êtes connecté.

Voir aussi

Vérifier pg_dump pour des détails sur les conditions d'erreur possibles.