PostgreSQLLa base de données la plus sophistiquée au monde.
Documentation PostgreSQL 17.1 » Programmation serveur » PL/pgSQL -- Langage de procédures SQL » Structures de contrôle

41.6. Structures de contrôle #

Les structures de contrôle sont probablement la partie la plus utile (et importante) de PL/pgSQL. Grâce aux structures de contrôle de PL/pgSQL, vous pouvez manipuler les données PostgreSQL de façon très flexible et puissante.

41.6.1. Retour d'une fonction #

Il y a deux commandes disponibles qui vous permettent de renvoyer des données d'une fonction : RETURN et RETURN NEXT.

41.6.1.1. RETURN #

RETURN expression;
    

RETURN accompagné d'une expression termine la fonction et renvoie le valeur de l'expression à l'appelant. Cette forme doit être utilisée avec des fonctions PL/pgSQL qui ne renvoient pas d'ensemble de valeurs.

Dans une fonction qui renvoie un type scalaire, le résultat de l'expression sera automatiquement convertie dans le type que la fonction renvoie. Mais pour renvoyer une valeur composite (ligne), vous devez écrire une expression renvoyant exactement l'ensemble de colonnes souhaité. Ceci peut demander l'utilisation de conversion explicite.

Si vous déclarez la fonction avec des paramètres en sortie, écrivez seulement RETURN sans expression. Les valeurs courantes des paramètres en sortie seront renvoyées.

Si vous déclarez que la fonction renvoie void, une instruction RETURN peut être utilisée pour quitter rapidement la fonction ; mais n'écrivez pas d'expression après RETURN.

La valeur de retour d'une fonction ne peut pas être laissée indéfinie. Si le contrôle atteint la fin du bloc de haut niveau de la fonction, sans parvenir à une instruction RETURN, une erreur d'exécution survient. Néanmoins, cette restriction ne s'applique pas aux fonctions sans paramètre de sortie et aux fonctions renvoyant void. Dans ces cas, une instruction RETURN est automatiquement exécutée si le bloc de haut niveau est terminé.

Quelques exemples :

-- fonctions renvoyant un type scalaire
RETURN 1 + 2;
RETURN scalar_var;

-- fonctions renvoyant un type composite
RETURN composite_type_var;
RETURN (1, 2, 'three'::text);  -- must cast columns to correct types
     

41.6.1.2. RETURN NEXT et RETURN QUERY #

RETURN NEXT expression;
RETURN QUERY requete;
RETURN QUERY EXECUTE command-string [ USING expression [, ...] ];
    

Quand une fonction PL/pgSQL déclare renvoyer SETOF un_certain_type, la procédure à suivre est un peu différente. Dans ce cas, les éléments individuels à renvoyer sont spécifiés par une séquence de commandes RETURN NEXT ou RETURN QUERY, suivies de la commande finale RETURN sans argument qui est utilisée pour indiquer la fin de l'exécution de la fonction. RETURN NEXT peut être utilisé avec des types de données scalaires comme composites ; avec un type de résultat composite, une « table » entière de résultats sera renvoyée. RETURN QUERY ajoute les résultats de l'exécution d'une requête à l'ensemble des résultats de la fonction. RETURN NEXT et RETURN QUERY peuvent être utilisés dans la même fonction, auquel cas leurs résultats seront concaténées.

RETURN NEXT et RETURN QUERY ne quittent pas réellement la fonction -- elles ajoutent simplement zéro ou plusieurs lignes à l'ensemble de résultats de la fonction. L'exécution continue ensuite avec l'instruction suivante de la fonction PL/pgSQL. Quand plusieurs commandes RETURN NEXT et/ou RETURN QUERY successives sont exécutées, l'ensemble de résultats augmente. Un RETURN, sans argument, permet de quitter la fonction mais vous pouvez aussi continuer jusqu'à la fin de la fonction.

RETURN QUERY dispose d'une variante RETURN QUERY EXECUTE, qui spécifie la requête à exécuter dynamiquement. Les expressions de paramètres peuvent être insérées dans la chaîne calculée via USING, de la même façon que le fait la commande EXECUTE.

Si vous déclarez la fonction avec des paramètres en sortie, écrivez RETURN NEXT sans expression. À chaque exécution, les valeurs actuelles des variables paramètres en sortie seront sauvegardées pour un renvoi éventuel en tant que résultat en sortie. Notez que vous devez déclarer la fonction en tant que SETOF record quand il y a plusieurs paramètres en sortie, ou SETOF un_certain_type quand il y a un seul paramètre en sortie, et de type un_certain_type, pour créer une fonction SRF avec des paramètres en sortie.

Voici un exemple d'une fonction utilisant RETURN NEXT :

CREATE TABLE truc (id_truc INT, sousid_truc INT, nom_truc TEXT);
INSERT INTO truc VALUES (1, 2, 'trois');
INSERT INTO truc VALUES (4, 5, 'six');

CREATE OR REPLACE FUNCTION obtenir_tous_les_trucs() RETURNS SETOF foo AS
$BODY$
DECLARE
    r truc%rowtype;
BEGIN
    FOR r IN
        SELECT * FROM truc WHERE id_truc > 0
    LOOP
        -- quelques traitements
        RETURN NEXT r; -- renvoie la ligne courante du SELECT
    END LOOP;
    RETURN;
END;
$BODY$
LANGUAGE plpgsql;

SELECT * FROM obtenir_tous_les_trucs();
     

Voici un exemple de fonction utilisant RETURN QUERY :

CREATE FUNCTION obtient_idvol_disponibles(date) RETURNS SETOF integer AS
$BODY$
BEGIN
    RETURN QUERY SELECT idvol
                   FROM vol
                  WHERE datevol >= $1
                    AND datevol < ($1 + 1);

    -- Comme l'exécution n'est pas terminée, nous vérifions si les lignes
    -- ont été renvoyées et levons une exception dans le cas contraire.
    IF NOT FOUND THEN
        RAISE EXCEPTION 'Aucun vol à %.', $1;
    END IF;

    RETURN;
 END
$BODY$
LANGUAGE plpgsql;

-- Renvoie les vols disponibles ou lève une exception si aucun vol
-- n'est disponible.
SELECT * FROM obtient_idvol_disponibles(CURRENT_DATE);
     

Note

L'implémentation actuelle de RETURN NEXT et de RETURN QUERY pour PL/pgSQL récupère la totalité de l'ensemble des résultats avant d'effectuer le retour de la fonction, comme vu plus haut. Cela signifie que si une fonction PL/pgSQL produit une structure résultat très grande, les performances peuvent être faibles : les données seront écrites sur le disque pour éviter un épuisement de la mémoire mais la fonction en elle-même ne renverra rien jusqu'à ce que l'ensemble complet des résultats soit généré. Une version future de PL/pgSQL permettra aux utilisateurs de définir des fonctions renvoyant des ensembles qui n'auront pas cette limitation. Actuellement, le point auquel les données commencent à être écrites sur le disque est contrôlé par la variable de configuration work_mem. Les administrateurs ayant une mémoire suffisante pour enregistrer des ensembles de résultats plus importants en mémoire doivent envisager l'augmentation de ce paramètre.

41.6.2. Retour d'une procédure #

Une procédure n'a pas de valeur de retour. De ce fait, une procédure peut se terminer sans instruction RETURN. Si vous souhaitez utiliser l'instruction RETURN pour quitter le code en avance, écrivez juste RETURN sans expression.

Si une procédure a des paramètres en sortie, les valeurs finales des paramètres en sortie seront renvoyées à l'appelant.

41.6.3. Appeler une procédure #

Une fonction, une procédure et un bloc DO en PL/pgSQL peut appeler une procédure en appelant CALL. Les paramètres en sortie sont gérées différemment de la façon dont CALL fonctionne en SQL. Chaque paramètre OUT ou INOUT de la procédure doit correspondre à une variable dans l'instruction CALL et le retour de la procédure est affecté à cette variable au retour. Par exemple :

CREATE PROCEDURE triple(INOUT x int)
LANGUAGE plpgsql
AS $$
BEGIN
    x := x * 3;
END;
$$;

DO $$
DECLARE myvar int := 5;
BEGIN
  CALL triple(myvar);
  RAISE NOTICE 'myvar = %', myvar;  -- prints 15
END
$$;
    

La variable correspondant à un paramètre en sortie peut être une variable ou un champ simple d'une variable de type composite. Actuellement, cela ne peut pas être un élément d'un tableau.

41.6.4. Contrôles conditionnels #

Les instructions IF et CASE vous permettent d'exécuter des commandes basées sur certaines conditions. PL/pgSQL a trois formes de IF :

  • IF ... THEN ... END IF

  • IF ... THEN ... ELSE ... END IF

  • IF ... THEN ... ELSIF ... THEN ... ELSE ... END IF

et deux formes de CASE :

  • CASE ... WHEN ... THEN ... ELSE ... END CASE

  • CASE WHEN ... THEN ... ELSE ... END CASE

41.6.4.1. IF-THEN #

IF expression-booleenne THEN
    instructions
END IF;
    

Les instructions IF-THEN sont la forme la plus simple de IF. Les instructions entre THEN et END IF seront exécutées si la condition est vraie. Autrement, elles seront ignorées.

Exemple :

IF v_id_utilisateur <> 0 THEN
    UPDATE utilisateurs SET email = v_email WHERE id_utilisateur = v_id_utilisateur;
END IF;
     

41.6.4.2. IF-THEN-ELSE #

IF expression-booleenne THEN
    instructions
ELSE
    instructions
END IF;
    

Les instructions IF-THEN-ELSE s'ajoutent au IF-THEN en vous permettant de spécifier un autre ensemble d'instructions à exécuter si la condition n'est pas vraie (notez que ceci inclut le cas où la condition s'évalue à NULL.).

Exemples :

IF id_parent IS NULL OR id_parent = ''
THEN
    RETURN nom_complet;
ELSE
    RETURN hp_true_filename(id_parent) || '/' || nom_complet;
END IF;
     

IF v_nombre > 0 THEN
    INSERT INTO nombre_utilisateurs (nombre) VALUES (v_nombre);
    RETURN 't';
ELSE
    RETURN 'f';
END IF;
     

41.6.4.3. IF-THEN-ELSIF #

IF expression-booleenne THEN
    instructions
[ ELSIF expression-booleenne THEN
    instructions
[ ELSIF expression-booleenne THEN
    instructions
    ...
]
]
[ ELSE
    instructions ]
END IF;
    

Quelques fois, il existe plus de deux alternatives. IF-THEN-ELSIF fournit une méthode agréable pour vérifier différentes alternatives. Les conditions IF sont testées successivement jusqu'à trouver la bonne. Alors les instructions associées sont exécutées, puis le contrôle est passé à la prochaine instruction après END IF. (Toute autre condition IF n'est pas testée.) Si aucune des conditions IF n'est vraie, alors le bloc ELSE (s'il y en a un) est exécuté.

Voici un exemple :

IF nombre = 0 THEN
    resultat := 'zero';
ELSIF nombre > 0 THEN
    resultat := 'positif';
ELSIF nombre < 0 THEN
    resultat := 'negatif';
ELSE
    -- hmm, la seule possibilité est que le nombre soit NULL
    resultat := 'NULL';
END IF;
     

Le mot clé ELSIF peut aussi s'écrire ELSEIF.

Une façon alternative d'accomplir la même tâche est d'intégrer les instructions IF-THEN-ELSE, comme dans l'exemple suivant :

IF demo_row.sex = 'm' THEN
    pretty_sex := 'man';
ELSE
    IF demo_row.sex = 'f' THEN
        pretty_sex := 'woman';
    END IF;
END IF;
     

Néanmoins, cette méthode requiert d'écrire un END IF pour chaque IF, donc c'est un peu plus compliqué que d'utiliser ELSIF quand il y a beaucoup d'autres alternatives.

41.6.4.4. CASE simple #

CASE expression_recherche
    WHEN expression [, expression [ ... ]] THEN
      instructions
  [ WHEN expression [, expression [ ... ]] THEN
      instructions
    ... ]
  [ ELSE
      instructions ]
END CASE;
    

La forme simple de CASE fournit une exécution conditionnelle basée sur l'égalité des opérandes. L'expression-recherche est évaluée (une fois) puis comparée successivement à chaque expression dans les clauses WHEN. Si une correspondance est trouvée, alors les instructions correspondantes sont exécutées, puis le contrôle est passé à la prochaine instruction après END CASE. (Les autres expressions WHEN ne sont pas testées.) Si aucune correspondance n'est trouvée, les instructions du bloc ELSE sont exécutées ; s'il n'y a pas de bloc ELSE, une exception CASE_NOT_FOUND est levée.

Voici un exemple simple :

CASE x
    WHEN 1, 2 THEN
        msg := 'un ou deux';
    ELSE
        msg := 'autre valeur que un ou deux';
END CASE;
     

41.6.4.5. CASE recherché #

CASE
    WHEN expression_booléenne THEN
      instructions
  [ WHEN expression_booléenne THEN
      instructions
    ... ]
  [ ELSE
      instructions ]
END CASE;
    

La forme recherchée de CASE fournit une exécution conditionnelle basée sur la vérification d'expressions booléennes. Chaque expression-booléenne de la clause WHEN est évaluée à son tour jusqu'à en trouver une qui est validée (true). Les instructions correspondantes sont exécutées, puis le contrôle est passé à la prochaine instruction après END CASE. (Les expressions WHEN suivantes ne sont pas testées.) Si aucun résultat vrai n'est trouvé, les instructions du bloc ELSE sont exécutées. Si aucun bloc ELSE n'est présent, une exception CASE_NOT_FOUND est levée.

Voici un exemple :

CASE
    WHEN x BETWEEN 0 AND 10 THEN
        msg := 'valeur entre zéro et dix';
    WHEN x BETWEEN 11 AND 20 THEN
        msg := 'valeur entre onze et vingt';
END CASE;
     

Cette forme de CASE est entièrement équivalente à IF-THEN-ELSIF, sauf pour la règle qui dit qu'atteindre une clause ELSE omise résulte dans une erreur plutôt que ne rien faire.

41.6.5. Boucles simples #

Grâce aux instructions LOOP, EXIT, CONTINUE, WHILE FOR et FOREACH, vous pouvez faire en sorte que vos fonctions PL/pgSQL répètent une série de commandes.

41.6.5.1. LOOP #

[<<label>>]
LOOP
    instructions
END LOOP [ label ];
    

LOOP définit une boucle inconditionnelle répétée indéfiniment jusqu'à ce qu'elle soit terminée par une instruction EXIT ou RETURN. Le label optionnel peut être utilisé par les instructions EXIT et CONTINUE dans le cas de boucles imbriquées pour définir la boucle impliquée.

41.6.5.2. EXIT #

EXIT [ label ] [ WHEN expression-booléenne ];
    

Si aucun label n'est donné, la boucle la plus imbriquée se termine et l'instruction suivant END LOOP est exécutée. Si un label est donné, ce doit être le label de la boucle, du bloc courant ou d'un niveau moins imbriqué. La boucle ou le bloc nommé se termine alors et le contrôle continue avec l'instruction située après le END de la boucle ou du bloc correspondant.

Si WHEN est spécifié, la sortie de boucle ne s'effectue que si expression-booléenne est vraie. Sinon, le contrôle passe à l'instruction suivant le EXIT.

EXIT peut être utilisé pour tous les types de boucles ; il n'est pas limité aux boucles non conditionnelles.

Lorsqu'il est utilisé avec un bloc BEGIN, EXIT passe le contrôle à la prochaine instruction après la fin du bloc. Notez qu'un label doit être utilisé pour cela ; un EXIT sans label n'est jamais pris en compte pour correspondre à un bloc BEGIN. (Ceci est un changement de la version 8.4 de PostgreSQL. Auparavant, il était permis de faire correspondre un EXIT sans label avec un bloc BEGIN.)

Exemples :

LOOP
    -- quelques traitements
    IF nombre > 0 THEN
        EXIT;  -- sortie de boucle
    END IF;
END LOOP;

LOOP
    -- quelques traitements
    EXIT WHEN nombre > 0;
END LOOP;

<<un_bloc>>
BEGIN
    -- quelques traitements
    IF stocks > 100000 THEN
        EXIT un_bloc;  -- cause la sortie (EXIT) du bloc BEGIN
    END IF;
    -- les traitements ici seront ignorés quand stocks > 100000
END;
     

41.6.5.3. CONTINUE #

CONTINUE [ label ] [ WHEN expression-booléenne ];
    

Si aucun label n'est donné, la prochaine itération de la boucle interne est commencée. C'est-à-dire que toutes les instructions restantes dans le corps de la boucle sont ignorées et le contrôle revient à l'expression de contrôle de la boucle pour déterminer si une autre itération de boucle est nécessaire. Si le label est présent, il spécifie le label de la boucle dont l'exécution va être continuée.

Si WHEN est spécifié, la prochaine itération de la boucle est commencée seulement si l'expression-booléenne est vraie. Sinon, le contrôle est passé à l'instruction après CONTINUE.

CONTINUE peut être utilisé avec tous les types de boucles ; il n'est pas limité à l'utilisation des boucles inconditionnelles.

Exemples :

LOOP
    -- quelques traitements
    EXIT WHEN nombre > 100;
    CONTINUE WHEN nombre < 50;
    -- quelques traitements pour nombre IN [50 .. 100]
END LOOP;
     

41.6.5.4. WHILE #

[<<label>>]
WHILE expression-booléenne LOOP
    instructions
END LOOP [ label ];
    

L'instruction WHILE répète une séquence d'instructions aussi longtemps que expression-booléenne est évaluée à vrai. L'expression est vérifiée juste avant chaque entrée dans le corps de la boucle.

Par exemple :

WHILE montant_possede > 0 AND balance_cadeau > 0 LOOP
    -- quelques traitements ici
END LOOP;

WHILE NOT termine LOOP
    -- quelques traitements ici
END LOOP;
     

41.6.5.5. FOR (variante avec entier) #

[<<label>>]
FOR nom IN [ REVERSE ] expression .. expression [ BY expression ] LOOP
    instruction
END LOOP [ label ];
    

Cette forme de FOR crée une boucle qui effectue une itération sur une plage de valeurs entières. La variable nom est automatiquement définie comme un type integer et n'existe que dans la boucle (toute définition de la variable est ignorée à l'intérieur de la boucle). Les deux expressions donnant les limites inférieures et supérieures de la plage sont évaluées une fois en entrant dans la boucle. Si la clause BY n'est pas spécifiée, l'étape d'itération est de 1, sinon elle est de la valeur spécifiée dans la clause BY, qui est évaluée encore une fois à l'entrée de la boucle. Si REVERSE est indiquée, alors la valeur de l'étape est soustraite, plutôt qu'ajoutée, après chaque itération.

Quelques exemples de boucles FOR avec entiers :

FOR i IN 1..10 LOOP
    -- prend les valeurs 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10 dans la boucle
END LOOP;

FOR i IN REVERSE 10..1 LOOP
    -- prend les valeurs 10,9,8,7,6,5,4,3,2,1 dans la boucle
END LOOP;

FOR i IN REVERSE 10..1 BY 2 LOOP
    -- prend les valeurs 10,8,6,4,2 dans la boucle
END LOOP;

     

Si la limite basse est plus grande que la limite haute (ou moins grande dans le cas du REVERSE), le corps de la boucle n'est pas exécuté du tout. Aucune erreur n'est renvoyée.

Si un label est attaché à la boucle FOR, alors la variable entière de boucle peut être référencée avec un nom qualifié en utilisant ce label.

41.6.6. Boucler dans les résultats de requêtes #

En utilisant un type de FOR différent, vous pouvez itérer au travers des résultats d'une requête et par là-même manipuler ces données. La syntaxe est la suivante :

[<<label>>]
FOR cible IN requête LOOP
    instructions
END LOOP [ label ];
    

La cible est une variable de type record, row ou une liste de variables scalaires séparées par une virgule. La cible est affectée successivement à chaque ligne résultant de la requête et le corps de la boucle est exécuté pour chaque ligne. Voici un exemple :

CREATE FUNCTION rafraichir_vuemat() RETURNS integer AS $$
DECLARE
    vues_mat RECORD;
BEGIN
    RAISE NOTICE 'Rafraichissement de toutes les vues matérialisées...';

    FOR mviews IN
       SELECT n.nspname AS mv_schema,
              c.relname AS mv_name,
              pg_catalog.pg_get_userbyid(c.relowner) AS owner
         FROM pg_catalog.pg_class c
    LEFT JOIN pg_catalog.pg_namespace n ON (n.oid = c.relnamespace)
        WHERE c.relkind = 'm'
     ORDER BY 1
    LOOP

        -- Maintenant "mviews" contient un enregistrement avec les informations sur la vue matérialisée

        RAISE NOTICE 'Rafraichissement de la vue matérialisée %.% (propriétaire : %)...',
                     quote_ident(mviews.mv_schema),
                     quote_ident(mviews.mv_name),
                     quote_ident(mviews.owner);
        EXECUTE format('REFRESH MATERIALIZED VIEW %I.%I', mviews.mv_schema, mviews.mv_name);
    END LOOP;

    RAISE NOTICE 'Fin du rafraichissement des vues matérialisées.';
    RETURN 1;
END;
$$ LANGUAGE plpgsql;
    

Si la boucle est terminée par une instruction EXIT, la dernière valeur ligne affectée est toujours accessible après la boucle.

La requête utilisée dans ce type d'instruction FOR peut être toute commande SQL qui renvoie des lignes à l'appelant : SELECT est le cas le plus commun mais vous pouvez aussi utiliser INSERT, UPDATE, DELETE ou MERGE avec une clause RETURNING. Certaines commandes comme EXPLAIN fonctionnent aussi.

Les variables PL/pgSQL sont remplacées par les paramètres de la requête, et le plan de requête est mis en cache pour une réutilisation possible. C'est couvert en détail dans la Section 41.11.1 et dans la Section 41.11.2.

L'instruction FOR-IN-EXECUTE est un moyen d'itérer sur des lignes :

[<<label>>]
FOR target IN EXECUTE text_expression [ USING expression [, ...] ] LOOP
    instructions
END LOOP [ label ];
    

Ceci est identique à la forme précédente, à ceci près que l'expression de la requête source est spécifiée comme une expression chaîne, évaluée et replanifiée à chaque entrée dans la boucle FOR. Ceci permet au développeur de choisir entre la vitesse d'une requête préplanifiée et la flexibilité d'une requête dynamique, uniquement avec l'instruction EXECUTE. Comme avec EXECUTE, les valeurs de paramètres peuvent être insérées dans la commande dynamique via USING.

Une autre façon de spécifier la requête dont les résultats devront être itérés est de la déclarer comme un curseur. Ceci est décrit dans Section 41.7.4.

41.6.7. Boucler dans des tableaux #

La boucle FOREACH ressemble beaucoup à une boucle FOR mais, au lieu d'itérer sur les lignes renvoyées par une requêtes SQL, elle itère sur les éléments d'une valeur de type tableau. (En général, FOREACH est fait pour boucler sur les composants d'une expression composite ; les variantes pour boucler sur des composites en plus des tableaux pourraient être ajoutées dans le futur.) L'instruction FOREACH pour boucler sur un tableau est :

[ <<label>> ]
FOREACH target [ SLICE nombre ] IN ARRAY expression LOOP
    instructions
END LOOP [ label ];
    

Sans SLICE ou si SLICE 0 est indiqué, la boucle itère au niveau des éléments individuels du tableau produit par l'évaluation de l'expression. La variable cible se voit affectée chaque valeur d'élément en séquence, et le corps de la boucle est exécuté pour chaque élément. Voici un exemple de boucle sur les éléments d'un tableau d'entiers :

CREATE FUNCTION somme(int[]) RETURNS int8 AS $$
DECLARE
  s int8 := 0;
  x int;
BEGIN
  FOREACH x IN ARRAY $1
  LOOP
    s := s + x;
  END LOOP;
  RETURN s;
END;
$$ LANGUAGE plpgsql;
    

Les éléments sont parcourus dans l'ordre de leur stockage, quelque soit le nombre de dimensions du tableau. Bien que la cible est habituellement une simple variable, elle peut être une liste de variables lors d'une boucle dans un tableau de valeurs composites (des enregistrements). Dans ce cas, pour chaque élément du tableau, les variables se voient affectées les colonnes de la valeur composite.

Avec une valeur SLICE positive, FOREACH itère au travers des morceaux du tableau plutôt que des éléments seuls. La valeur de SLICE doit être un entier constant, moins large que le nombre de dimensions du tableau. La variable cible doit être un tableau et elle reçoit les morceaux successifs de la valeur du tableau, où chaque morceau est le nombre de dimensions indiquées par SLICE. Voici un exemple d'itération sur des morceaux à une dimension :

CREATE FUNCTION parcourt_lignes(int[]) RETURNS void AS $$
DECLARE
  x int[];
BEGIN
  FOREACH x SLICE 1 IN ARRAY $1
  LOOP
    RAISE NOTICE 'ligne = %', x;
  END LOOP;
END;
$$ LANGUAGE plpgsql;

SELECT parcourt_lignes(ARRAY[[1,2,3],[4,5,6],[7,8,9],[10,11,12]]);

NOTICE:  ligne = {1,2,3}
NOTICE:  ligne = {4,5,6}
NOTICE:  ligne = {7,8,9}
NOTICE:  ligne = {10,11,12}
    

41.6.8. Récupérer les erreurs #

Par défaut, toute erreur survenant dans une fonction PL/pgSQL annule l'exécution de la fonction mais aussi de la transaction qui l'entoure. Vous pouvez récupérer les erreurs en utilisant un bloc BEGIN avec une clause EXCEPTION. La syntaxe est une extension de la syntaxe habituelle pour un bloc BEGIN :

  [ <<label>> ]
  [ DECLARE
    declarations ]
  BEGIN
  instructions
  EXCEPTION
  WHEN condition [ OR condition ... ] THEN
  instructions_gestion_erreurs
  [ WHEN condition [ OR condition ... ] THEN
    instructions_gestion_erreurs
    ... ]
  END;
    

Si aucune erreur ne survient, cette forme de bloc exécute simplement toutes les instructions puis passe le contrôle à l'instruction suivant END. Mais si une erreur survient à l'intérieur des instructions, le traitement en cours des instructions est abandonné et le contrôle est passé à la liste d'EXCEPTION. Une recherche est effectuée sur la liste pour la première condition correspondant à l'erreur survenue. Si une correspondance est trouvée, les instructions_gestion_erreurs correspondantes sont exécutées puis le contrôle est passé à l'instruction suivant le END. Si aucune correspondance n'est trouvée, l'erreur se propage comme si la clause EXCEPTION n'existait pas du tout : l'erreur peut être récupérée par un bloc l'enfermant avec EXCEPTION ou, s'il n'existe pas, elle annule le traitement de la fonction.

Les noms des condition sont indiquées dans l'Annexe A. Un nom de catégorie correspond à toute erreur contenue dans cette catégorie. Le nom de condition spéciale OTHERS correspond à tout type d'erreur sauf QUERY_CANCELED et ASSERT_FAILURE (il est possible, mais pas recommandé, de récupérer ces deux types d'erreur par leur nom). Les noms des conditions ne sont pas sensibles à la casse. De plus, une condition d'erreur peut être indiquée par un code SQLSTATE ; par exemple, ces deux cas sont équivalents :

        WHEN division_by_zero THEN ...
        WHEN SQLSTATE '22012' THEN ...
    

Si une nouvelle erreur survient à l'intérieur des instructions_gestion_erreurs sélectionnées, elle ne peut pas être récupérée par cette clause EXCEPTION mais est propagée en dehors. Une clause EXCEPTION l'englobant pourrait la récupérer.

Quand une erreur est récupérée par une clause EXCEPTION, les variables locales de la fonction PL/pgSQL restent dans le même état qu'au moment où l'erreur est survenue mais toutes les modifications à l'état persistant de la base de données à l'intérieur du bloc sont annulées. Comme exemple, considérez ce fragment :

INSERT INTO mon_tableau(prenom, nom) VALUES('Tom', 'Jones');
BEGIN
  UPDATE mon_tableau SET prenom = 'Joe' WHERE nom = 'Jones';
  x := x + 1;
  y := x / 0;
  EXCEPTION
    WHEN division_by_zero THEN
      RAISE NOTICE 'récupération de l''erreur division_by_zero';
RETURN x;
END;
    

Quand le contrôle parvient à l'affectation de y, il échouera avec une erreur division_by_zero. Elle sera récupérée par la clause EXCEPTION. La valeur renvoyée par l'instruction RETURN sera la valeur incrémentée de x mais les effets de la commande UPDATE auront été annulés. La commande INSERT précédant le bloc ne sera pas annulée, du coup le résultat final est que la base de données contient Tom Jones et non pas Joe Jones.

Astuce

Un bloc contenant une clause EXCEPTION est significativement plus coûteuse en entrée et en sortie qu'un bloc sans. Du coup, n'utilisez pas EXCEPTION sans besoin.

Exemple 41.2. Exceptions avec UPDATE/INSERT

Cet exemple utilise un gestionnaire d'exceptions pour réaliser soit un UPDATE soit un INSERT, comme approprié. Il est recommandé d'utiliser la commande INSERT avec la clause ON CONFLICT DO UPDATE plutôt que cette logique. Cet exemple ne sert qu'à illustrer l'usage des structures de contrôle de PL/pgSQL :

CREATE TABLE base (a INT PRIMARY KEY, b TEXT);

CREATE FUNCTION fusionne_base(cle INT, donnee TEXT) RETURNS VOID AS
$$
BEGIN
    LOOP
        -- commençons par tenter la mise à jour de la clé
        UPDATE base SET b = donnee WHERE a = cle;
        IF found THEN
            RETURN;
        END IF;

        -- si elle n'est pas dispo, tentons l'insertion de la clé
        -- si quelqu'un essaie d'insérer la même clé en même temps,
        -- il y aura une erreur pour violation de clé unique
        BEGIN
            INSERT INTO base(a,b) VALUES (cle, donnee);
            RETURN;
        EXCEPTION WHEN unique_violation THEN
            -- ne rien faire, et tente de nouveau la mise à jour
        END;
    END LOOP;
END;
$$
LANGUAGE plpgsql;

SELECT fusionne_base(1, 'david');
SELECT fusionne_base(1, 'dennis');
     

Ce code suppose que l'erreur unique_violation est causée par la commande INSERT, et pas par un INSERT dans une fonction trigger sur la table. Cela pourrait avoir un mauvais comportement s'il y a plus d'un index unique sur la table car il ré-essaiera l'opération quelque soit l'index qui a causé l'erreur. On pourrait avoir plus de sécurité en utilisant la fonctionnalité discuté ci-après pour vérifier que l'erreur récupérée était celle attendue.


41.6.8.1. Obtenir des informations sur une erreur #

Les gestionnaires d'exception ont fréquemment besoin d'identifier l'erreur spécifique qui est survenue. Il existe deux façons d'obtenir l'information sur l'exception en cours dans PL/pgSQL : des variables spéciales et la commande GET STACKED DIAGNOSTICS.

Avec un gestionnaire d'exceptions, la variable spéciale SQLSTATE contient le code d'erreur qui correspond à l'exception qui a été levée (voir Tableau A.1 pour la liste de codes d'erreur possibles). La variable spéciale SQLERRM contient le message d'erreur associé à l'exception. Ces variables ne sont pas définies en dehors des gestionnaires d'exception.

Dans le gestionnaire d'exceptions, il est possible de récupérer des informations sur l'exception en cours en utilisant la commande GET STACKED DIAGNOSTICS qui a la forme :

GET STACKED DIAGNOSTICS variable { = | := } élément [ , ... ];
     

Chaque élément est un mot clé identifiant une valeur de statut à assigner à la variable spécifiée (qui doit être du bon type de données). Les éléments de statut actuellement disponibles sont indiqués dans Tableau 41.2.

Tableau 41.2. Diagnostiques et erreurs

NomTypeDescription
RETURNED_SQLSTATEtextle code d'erreur SQLSTATE de l'exception
COLUMN_NAMEtextle nom de la colonne en relation avec l'exception
CONSTRAINT_NAMEtextle nom de la contrainte en relation avec l'exception
PG_DATATYPE_NAMEtextle nom du type de données en relation avec l'exception
MESSAGE_TEXTtextle texte du message principal de l'exception
TABLE_NAMEtextle nom de la table en relation avec l'exception
SCHEMA_NAMEtextle nom du schéma en relation avec l'exception
PG_EXCEPTION_DETAILtextle texte du message détaillée de l'exception, si disponible
PG_EXCEPTION_HINTtextle texte du message d'astuce de l'exception, si disponible
PG_EXCEPTION_CONTEXTtextligne(s) de texte décrivant la pile d'appel au moment de l'exception (voir Section 41.6.9)

Si l'exception n'a pas configuré une valeur pour un élément, une chaîne vide sera renvoyée.

Voici un exemple :

DECLARE
  text_var1 text;
  text_var2 text;
  text_var3 text;
BEGIN
  -- un traitement qui cause une exception
  ...
EXCEPTION WHEN OTHERS THEN
  GET STACKED DIAGNOSTICS text_var1 = MESSAGE_TEXT,
                          text_var2 = PG_EXCEPTION_DETAIL,
                          text_var3 = PG_EXCEPTION_HINT;
END;
     

41.6.9. Obtenir des informations sur l'emplacement d'exécution #

La commande GET DIAGNOSTICS, précédemment décrite dans Section 41.5.5, récupère des informations sur l'état d'exécution courant (alors que la commande GET STACKED DIAGNOSTICS discutée ci-dessus rapporte des informations sur l'état d'exécution de l'erreur précédente). Son élément de statut PG_CONTEXT est utile pour vérifier l'emplacement d'exécution courant. PG_CONTEXT renvoie une chaîne de texte dont les lignes correspondent à la pile d'appels. La première ligne fait référence à la fonction en cours et qui exécute GET DIAGNOSTICS. La seconde ligne et toutes les lignes suivantes font référence aux fonctions appelantes dans la pile d'appel. Par exemple :

CREATE OR REPLACE FUNCTION fonction_externe() RETURNS integer AS $$BEGIN
  RETURN fonction_interne();
END;
$$ LANGUAGE plpgsql;

CREATE OR REPLACE FUNCTION fonction_interne() RETURNS integer AS $$
DECLARE
  stack text;
BEGIN
  GET DIAGNOSTICS stack = PG_CONTEXT;
  RAISE NOTICE E'--- Pile d''appel ---\n%', stack;
  RETURN 1;
END;
$$ LANGUAGE plpgsql;

SELECT fonction_externe();

NOTICE:  --- Call Stack ---
PL/pgSQL function fonction_interne() line 5 at GET DIAGNOSTICS
PL/pgSQL function fonction_externe() line 3 at RETURN
CONTEXT:  PL/pgSQL function fonction_externe() line 3 at RETURN
 fonction_externe
 -----------------
                1
(1 row)
    

GET STACKED DIAGNOSTICS ... PG_EXCEPTION_CONTEXT renvoie le même type de pile d'appels, mais en décrivant l'emplacement où l'erreur a été détectée, plutôt que l'emplacement actuel.

La clause SCROLL ne peut pas être utilisée quand la requête du curseur utilise FOR UPDATE/SHARE. De plus, il est préférable d'utiliser NO SCROLL avec une requête qui implique des fonctions volatiles. L'implémentation de SCROLL suppose que relire la sortie de la requête donnera des résultats cohérents, ce qu'une fonction volatile pourrait ne pas faire.