initdb — Créer un nouveau « cluster »
initdb
[option
...] [ --pgdata
| -D
] répertoire
initdb
crée une nouvelle grappe de bases de données, ou
« cluster », PostgreSQL. Un cluster est un
ensemble de bases de données gérées par une même instance du serveur.
Créer un cluster consiste à :
créer les répertoires dans lesquels sont stockées les données de la base ;
créer les tables partagées du catalogue (tables partagées par tout le cluster) ;
créer les bases de données template1
et postgres
.
Lors de la création ultérieure d'une base de données, tout ce qui se
trouve dans la base template1
est copié. (Ce qui implique
que tout ce qui est installé dans template1
est
automatiquement copié dans chaque base de données créée par la suite.) La base de
données postgres
est une base de données par défaut
à destination des utilisateurs, des outils et des applications tiers.
initdb
tente de créer le répertoire de données
indiqué. Il se peut que la commande n'est pas les droits nécessaires si
le répertoire parent du répertoire de données indiqué est possédé par root.
Dans ce cas, pour réussir l'initialisation, il faut créer un répertoire de données
vide en tant que root,
puis utiliser chown
pour en donner la possession
au compte utilisateur de la base de données.
su
peut alors être utilisé pour prendre l'identité de l'utilisateur
de la base de données et exécuter initdb
.
initdb
doit être exécuté par l'utilisateur
propriétaire du processus serveur parce que le serveur doit avoir accès
aux fichiers et répertoires créés par initdb
. Comme le
serveur ne peut pas être exécuté en tant que root, il est impératif de ne pas
lancer initdb
en tant que root. (En fait, initdb
refuse de se lancer dans ces conditions.)
initdb
initialise la locale et l'encodage de jeu de
caractères par défaut du cluster. L'encodage du jeu de caractères,
l'ordre de tri (LC_COLLATE
) et les classes d'ensembles
de caractères (LC_CTYPE
, c'est-à-dire majuscule,
minuscule, chiffre) peuvent être configurés séparément pour chaque base de
données à sa création. initdb
détermine ces paramètres
à partir de la base de données template1
qui servira de
valeur par défaut pour toutes les autres bases de données.
Pour modifier l'ordre de tri ou les classes de jeu de caractères par défaut,
utilisez les options --lc-collate
et
--lc-ctype
. Les ordres de tri autres que C
et POSIX
ont aussi un coût en terme de performance. Pour
ces raisons, il est important de choisir la bonne locale lors de l'exécution
d'initdb
.
Les catégories de locale restantes peuvent être modifiées plus tard, lors
du démarrage du serveur. Vous pouvez aussi utiliser --locale
pour configurer les valeurs par défaut de toutes les catégories de locale,
ceci incluant l'ordre de tri et les classes de jeu de caractères. Toutes les
valeurs de locale côté serveur (lc_*
) peuvent être affichées
via la commande SHOW ALL
. Il y a plus d'informations sur
ce point sur Section 23.1.
Pour modifier l'encodage par défaut, utilisez l'option --encoding
.
Section 23.3 propose plus d'options.
-A méthode_auth
--auth=méthode_auth
Cette option spécifie la méthode d'authentification par défaut pour les
utilisateurs locaux utilisée dans pg_hba.conf
(host
et local
lines).
initdb
pré-remplira les entrées de
pg_hba.conf
en utilisant la méthode
d'authentification spécifiée pour les connexions qui ne sont pas pour
la réplication aussi bien que pour les connexions de réplication.
N'utilisez pas trust
à moins que vous ne fassiez
confiance à tous les utilisateurs locaux sur votre système.
trust
est utilisé par défaut pour faciliter
l'installation.
--auth-host=méthode_auth
Cette option spécifie la méthode d'authentification pour les utilisateurs définis
dans le fichier pg_hba.conf
et qui peuvent se connecter localement
via une connexion TCP/IP (lignes host
).
--auth-local=méthode_auth
Cette option spécifie la méthode d'authentification pour les utilisateurs définis
dans le fichier pg_hba.conf
et qui peuvent se connecter localement
via une socket de domaine Unix (lignes local
).
-D répertoire
--pgdata=répertoire
Indique le répertoire de stockage de la grappe de bases de données.
C'est la seule information requise par initdb
. Il est possible
d'éviter de préciser cette option en configurant la variable d'environnement
PGDATA
. Cela permet, de plus, au serveur de bases de données
(postgres
) de trouver le répertoire par cette même variable.
-E codage
--encoding=codage
Définit l'encodage de la base de données modèle
(template). C'est également l'encodage par défaut
des bases de données créées ultérieurement. Cette valeur peut toutefois être surchargée.
La valeur par défaut est déduite de la locale. Dans le cas où cela n'est pas
possible, SQL_ASCII
est utilisé. Les jeux de caractères supportés
par le serveur PostgreSQL sont décrits dans
Section 23.3.1.
-k
--data-checksums
Utilise des sommes de contrôle sur les pages de données pour aider à la détection d'une corruption par le système en entrée/sortie qui serait autrement passée sous silence. Activer les sommes de contrôle peut causer une pénalité importante sur les performances. Cette option peut seulement être configurée lors de l'initialisation, et ne peut pas être modifiée après coup. Si elle est activée, les sommes de contrôle sont calculées pour tous les objets de chaque base de données.
--locale=locale
Configure la locale par défaut pour le cluster. Si
cette option n'est pas précisée, la locale est héritée de
l'environnement d'exécution d'initdb
. Le support des
locales est décrit dans Section 23.1.
--lc-collate=locale
--lc-ctype=locale
--lc-messages=locale
--lc-monetary=locale
--lc-numeric=locale
--lc-time=locale
Même principe que --locale
, mais seule la locale de la catégorie
considérée est configurée.
--no-locale
Équivalent à --locale=C
.
-N
--no-sync
Par défaut, initdb
attendra que tous les fichiers
soient correctement écrit sur disque. Cette option permet à
initdb
de quitter sans attendre, ce qui est plus
rapide, mais ce qui signifie aussi qu'un crash du système d'exploitation
immédiatement après peut aboutir à une corruption du répertoire des
données. Cette option n'est réellement utile que pour les tests et ne
devrait pas être utilisée lors de la mise en place d'un serveur en
production.
--pwfile=nomfichier
Incite initdb
à lire le mot de passe du
superutilisateur à partir d'un fichier. La première ligne du fichier est utilisée
comme mot de passe.
-S
--sync-only
Écrit en toute sécurité tous les fichiers de la base sur disque, puis quitte. Ceci ne réalise aucune des opérations normales d'initdb.
-T config
--text-search-config=config
Définit la configuration par défaut pour la recherche de texte. Voir default_text_search_config pour de plus amples informations.
-U nomutilisateur
--username=nomutilisateur
Précise le nom de l'utilisateur défini comme superutilisateur de la
base de données. Par défaut, c'est le nom de l'utilisateur qui lance
initdb
. Le nom du superutilisateur importe peu,
mais postgres peut être conservé,
même si le nom de l'utilisateur système diffère.
-W
--pwprompt
Force initdb
à demander un mot de passe pour le
superutilisateur de la base de données. Cela n'a pas d'importance lorsqu'aucune
authentification par mot de passe n'est envisagée.
Dans le cas contraire, l'authentification par mot de passe n'est pas utilisable
tant qu'un mot de passe pour le superutilisateur n'est pas défini.
-X répertoire
--waldir=répertoire
Définit le répertoire de stockage des journaux de transaction.
D'autres options, moins utilisées, sont disponibles :
-d
--debug
Affiche les informations de débogage du processus amorce
et quelques autres messages de moindre intérêt pour le grand public. Le processus
amorce est le programme qu'initdb
lance
pour créer les tables catalogues. Cette option engendre une quantité
considérable de messages ennuyeux.
-L répertoire
Indique à initdb
où trouver les fichiers
d'entrée nécessaires à l'initialisation du cluster. En temps normal, cela n'est
pas nécessaire. Un message est affiché lorsque leur emplacement doit être indiqué
de manière explicite.
-n
--no-clean
Par défaut, lorsqu'initdb
rencontre une erreur
qui l'empêche de finaliser la création du cluster, le programme
supprime tous les fichiers créés avant l'erreur. Cette option désactive le
nettoyage. Elle est utile pour le débogage.
D'autres options :
-V
--version
Affiche la version de initdb puis quitte.
-?
--help
Affiche l'aide sur les arguments en ligne de commande de initdb, puis quitte
PGDATA
Indique le répertoire de stockage de la grappe de bases de données ;
peut être surchargé avec l'option -D
.
TZ
Précise le fuseau horaire par défaut de l'instance. Cette valeur doit être un nom complet de fuseau horaire (voir Section 8.5.3).
Cet outil, comme la plupart des autres outils PostgreSQL, utilise aussi les variables d'environnement supportées par la bibliothèque libpq (voir Section 33.14).
initdb
peut aussi être appelé avec
pg_ctl initdb
.