Le SGBD PostgreSQL nécessite des opérations de
   maintenance périodiques, connues sous le nom de VACUUM.
   Pour de nombreuses installations, il est suffisant de laisser travailler le
   démon autovacuum, qui est décrit dans Section 24.1.6. En fonction des cas, les paramètres
   de cet outil peuvent être optimisés pour obtenir de meilleurs résultats.
   Certains administrateurs de bases de données voudront suppléer ou remplacer
   les activités du démon avec une gestion manuelle des commandes
   VACUUM, qui seront typiquement exécutées suivant un
   planning par des scripts cron ou par le
   Task Scheduler. Pour configurer une gestion
   manuelle et correcte du VACUUM, il est essentiel de bien comprendre les
   quelques sous-sections suivantes. Les administrateurs qui se basent sur
   l'autovacuum peuvent toujours lire ces sections pour les aider à comprendre
   et à ajuster l'autovacuum.
  
La commande VACUUM de PostgreSQL doit traiter chaque table régulièrement pour plusieurs raisons :
    Chacune de ces raisons impose de réaliser des opérations VACUUM
    de différentes fréquences et portées, comme expliqué dans les sous-sections
    suivantes.
   
    Il y a deux variantes de la commande VACUUM :
    VACUUM standard et VACUUM FULL.
    VACUUM FULL peut récupérer davantage d'espace disque mais
    s'exécute beaucoup plus lentement. Par ailleurs, la forme standard de
    VACUUM peut s'exécuter en parallèle avec les opérations
    de production des bases. Des commandes comme SELECT,
    INSERT, UPDATE et
    DELETE continuent de fonctionner de façon normale,
    mais la définition d'une table ne peut être modifiée avec des
    commandes telles que ALTER TABLE pendant le VACUUM.
    VACUUM FULL nécessite un verrou de type ACCESS
    EXCLUSIVE sur la table sur
    laquelle il travaille, et ne peut donc pas être exécuté en parallèle avec une
    autre activité sur la table. En règle générale,
    par conséquent, les administrateurs doivent s'efforcer d'utiliser la commande
    standard VACUUM et éviter VACUUM FULL.
   
    VACUUM produit un nombre important d'entrées/sorties,
    ce qui peut entraîner de mauvaises performances pour les autres sessions
    actives. Des paramètres de configuration peuvent être ajustés pour réduire
    l'impact d'une opération VACUUM en arrière plan sur les
    performances  --  voir
    Section 19.4.4.
   
    Avec PostgreSQL, les versions périmées des
    lignes ne sont pas immédiatement supprimées après une commande
    UPDATE ou DELETE.  Cette approche est
    nécessaire pour la consistance des accès
    concurrents (MVCC, voir le Chapitre 13) : la version de la ligne ne
    doit pas être supprimée tant qu'elle est susceptible d'être lue par une
    autre transaction. Mais finalement, une ligne qui est plus vieille que
    toutes les transactions en cours n'est plus utile du tout. La place qu'elle
    utilise doit être rendue pour être réutilisée par d'autres lignes afin
    d'éviter un accroissement constant, sans limite, du volume occupé sur le disque. Cela est
    réalisé en exécutant VACUUM.
   
    La forme standard de VACUUM élimine les versions
    d'enregistrements morts dans les tables et les index, et marque l'espace
    comme réutilisable. Néanmoins, il ne rend pas cet espace au système
    d'exploitation, sauf dans le cas spécial où des pages à la fin d'une table
    deviennent totalement vides et qu'un verrou exclusif
    sur la table peut être obtenu aisément. Par opposition, VACUUM FULL compacte
    activement les tables en écrivant une nouvelle version complète du fichier
    de la table, sans espace vide. Ceci réduit la taille de la table mais peut
    prendre beaucoup de temps. Cela requiert aussi un espace disque
    supplémentaire pour la nouvelle copie de la table jusqu'à la fin de
    l'opération.
   
    Le but habituel d'un vacuum régulier est de lancer des VACUUM
    standard suffisamment souvent pour éviter d'avoir recours à
    VACUUM FULL. Le démon autovacuum essaie de fonctionner de
    cette façon, et n'exécute jamais de VACUUM FULL. Avec
    cette approche, l'idée directrice n'est pas de maintenir les tables à leur
    taille minimale, mais de maintenir l'utilisation de l'espace disque à un niveau
    constant : chaque table occupe l'espace équivalent à sa taille minimum plus
    la quantité d'espace consommée entre deux vacuums. Bien que VACUUM FULL
    puisse être utilisé pour retourner une table à sa taille minimale et rendre
    l'espace disque au système d'exploitation, cela ne sert pas à grand chose,
    si cette table recommence à grossir dans un futur proche. Par conséquent,
    cette approche s'appuyant sur des commandes VACUUM
    exécutées à intervalles modérément rapprochés est une meilleure approche que
    d'exécuter des VACUUM FULL espacés pour des tables
    mises à jour de façon intensive.
   
    Certains administrateurs préfèrent planifier le passage de VACUUM
    eux-mêmes, par exemple faire le travail de nuit, quand la charge est faible.
    La difficulté avec cette stratégie est que si une table a un pic d'activité
    de mise à jour inattendu, elle peut grossir au point qu'un
    VACUUM FULL soit vraiment nécessaire pour récupérer
    l'espace. L'utilisation du démon d'autovacuum minore ce problème, puisque
    le démon planifie les vacuum de façon dynamique, en réponse à l'activité
    de mise à jour. Il est peu raisonnable de désactiver totalement le démon,
    sauf si l'activité de la base est extrêmement prévisible. Un compromis possible
    est de régler les paramètres du démon afin qu'il ne réagisse qu'à une activité
    exceptionnellement lourde de mise à jour, de sorte à éviter seulement de perdre
    totalement le contrôle de la volumétrie, tout en laissant les
    VACUUM planifiés faire le gros du travail quand la charge
    est normale.
   
    Pour ceux qui n'utilisent pas autovacuum, une approche typique alternative est de
    planifier un VACUUM sur la base complète une fois
    par jour lorsque l'utilisation n'est pas grande, avec en plus des
    opérations de VACUUM plus fréquentes pour les tables
    très impactées par des mises à jour, de la façon adéquate.
    (Certaines installations avec énormément de mises à jour peuvent exécuter
    des VACUUM toutes les quelques minutes.) Lorsqu'il y a plusieurs bases dans
    un cluster, il faut penser à exécuter un VACUUM sur
    chacune d'elles ; le programme vacuumdb peut être utile.
   
     Le VACUUM simple peut ne pas suffire
     quand une table contient un grand nombre d'enregistrements morts comme
     conséquence d'une mise à jour ou suppression massive. Dans ce cas, s'il est
     nécessaire de récupérer l'espace disque
     gaspillé, VACUUM FULL peut être utilisé,
     CLUSTER ou une des variantes de ALTER TABLE.
     Ces commandes écrivent une nouvelle copie de la table et lui adjoignent
     de nouveaux index. Toutes ces options nécessitent un verrou de type
     ACCESS EXCLUSIVE.
     Elles utilisent aussi temporairement un espace disque supplémentaire,
     approximativement égal à la taille de la table, car les anciennes copies de
     la table et des index ne peuvent pas être supprimées avant la fin de
     l'opération.
    
     Si le contenu d'une table est supprimé périodiquement, il est préférable
     d'envisager l'utilisation de TRUNCATE, plutôt que
     DELETE suivi de VACUUM.
     TRUNCATE supprime le contenu entier de la table
     immédiatement sans nécessiter de VACUUM ou
     VACUUM FULL pour réclamer l'espace disque maintenant
     inutilisé.
     L'inconvénient est la violation des sémantiques MCC strictes.
    
    L'optimiseur de requêtes de PostgreSQL s'appuie
    sur des informations statistiques sur le contenu des tables dans l'optique
    de produire des plans d'exécutions efficaces pour les requêtes. Ces
    statistiques sont collectées par la commande ANALYZE, qui peut
    être invoquée seule ou comme option de VACUUM. Il est
    important d'avoir des statistiques relativement à jour, ce qui permet d'éviter les
    choix de mauvais plans d'exécution, pénalisant les performances de la
    base.
   
    Le démon d'autovacuum, si activé, va automatiquement exécuter des commandes
    ANALYZE à chaque fois que le contenu d'une table aura
    changé suffisamment. Toutefois, un administrateur peut préférer se fier
    à des opérations ANALYZE planifiées manuellement,
    en particulier s'il est connu que l'activité de mise à jour de la table
    n'a pas d'impact sur les statistiques des colonnes « intéressantes ».
    Le démon planifie des ANALYZE uniquement en fonction
    du nombre d'enregistrements insérés, mis à jour ou supprimés ; il
    ne sait pas si cela amènera à des modifications sensées des statistiques.
   
    Les lignes modifiées dans les partitions et les enfants, dans le cadre de
    l'héritage, ne déclenchent pas d'analyse sur la table parent. Si la table
    parent est vide ou rarement modifiée, elle pourrait ne jamais être traitée
    par l'autovacuum, et les statistiques pour l'arbre d'héritage en entier ne
    seront pas récupérées. Il est nécessaire d'exécuter
    ANALYZE manuellement sur la table parent pour conserver
    des statistiques à jour.
   
    À l'instar du nettoyage pour récupérer l'espace, les statistiques doivent
    être plus souvent collectées pour les tables intensément modifiées que pour
    celles qui le sont moins. Mais même si la table est très modifiée, il se
    peut que ces collectes soient inutiles si la distribution probabiliste des
    données évolue peu. Une règle simple pour décider est de voir comment
    évoluent les valeurs minimum et maximum des données. Par exemple, une
    colonne de type timestamp qui contient la date de mise à jour
    de la ligne aura une valeur maximum en continuelle croissance au fur et à
    mesure des modifications ; une telle colonne nécessitera plus de
    collectes statistiques qu'une colonne qui contient par exemple les URL des
    pages accédées sur un site web. La colonne qui contient les URL peut très
    bien être aussi souvent modifiée mais la distribution probabiliste des
    données changera certainement moins rapidement.
   
    Il est possible d'exécuter ANALYZE sur des tables spécifiques,
    voire des colonnes spécifiques ; il a donc toute flexibilité pour
    mettre à jour certaines statistiques plus souvent que les autres en
    fonction des besoins de l'application. Quoi qu'il en soit, dans la pratique,
    il est généralement mieux de simplement analyser la base entière car il s'agit
    d'une opération rapide. ANALYZE utilise un système d'échantillonage des lignes d'une
    table, ce qui lui évite de lire chaque ligne.
   
     Même si il n'est pas très productif de règler précisément la fréquence de
     ANALYZE pour chaque colonne, il peut être intéressant d'ajuster
     le niveau de détail des statistiques collectées pour chaque colonne. Les
     colonnes très utilisées dans les clauses WHERE et dont la
     distribution n'est pas uniforme requièrent des histogrammes plus précis
     que les autres colonnes. Voir ALTER TABLE SET STATISTICS,
     ou modifier les paramètres par défaut de la base de données en utilisant le
     paramètre de configuration default_statistics_target.
    
De plus, par défaut, il existe peu d'informations sur la sélectivité des fonctions. Néanmoins, si vous créez un index qui utilise une fonction, des statistiques utiles seront récupérées de la fonction, ce qui peut grandement améliorer les plans de requêtes qui utilisent l'index.
     Le démon autovacuum ne lance pas de commandes ANALYZE
     sur les tables distantes car il n'a aucun moyen de déterminer la fréquence
     à laquelle la mise à jour des statistiques serait utile. Si vos requêtes
     ont besoin des statistiques sur les tables distantes pour disposer d'un plan
     d'exécution correct, il s'avérera être une bonne idée de lancer manuellement
     des commandes ANALYZE sur ces tables au moment adéquat.
    
     Le démon autovacuum n'exécute pas de commandes ANALYZE
     pour les tables partitionnées. Les parents seront seulement analysées si le
     parent lui-même est modifié. Les changements dans les tables enfants ne
     déclenchent pas d'analyse automatique sur la table parent. Si vos requêtes
     nécessitent des statistiques sur les tables parents pour être correctement
     planifiées, il sera nécessaire d'exécuter périodiquement un
     ANALYZE manuels sur ces tables pour garder des
     statistiques à jour.
    
La commande VACUUM maintient le contenu de la carte de visibilité pour chaque table, pour conserver la trace de chaque page contenant seulement des lignes connues pour être visibles par toutes les transactions actives (ainsi que les futures transactions, jusqu'à la prochaine modification de la page). Cette carte a deux buts. Tout d'abord, le VACUUM peut ignorer ce type de pages à sa prochaine exécution comme il n'y a rien à nettoyer dans ces pages.
Ensuite, il permet à PostgreSQL de répondre à certaines requêtes en utilisant seulement l'index, et donc sans faire référence à la table sous-jacente. Comme les index de PostgreSQL ne contiennent pas d'informations sur la visibilité des lignes, un parcours d'index normal récupère la ligne de la table pour chaque entrée d'index correspondante, ce qui permet de vérifier si la ligne correspondante est bien visible par la transaction en cours. Un parcours d'index seuls vérifie en premier lieu la carte de visibilité. S'il est connu que toutes les lignes de la page sont visibles, la lecture de la table peut être évitée. Ceci est très utile sur les gros ensembles de données où la carte de visibilité peut éviter des accès disques. La carte de visibilité est très largement plus petite que la table, donc elle peut facilement être mise en cache même quand la table est très grosse.
Le mécanisme de contrôle de concurrence multiversion (MVCC) de PostgreSQL s'appuie sur la possibilité de comparer des identifiants de transactions (XID) ; c'est un nombre croissant : la version d'une ligne dont le XID d'insertion est supérieur au XID de la transaction en cours est « dans le futur » et ne doit pas être visible de la transaction courante. Comme les identifiants ont une taille limitée (32 bits), un groupe qui est en activité depuis longtemps (plus de 4 milliards de transactions) pourrait connaître un cycle des identifiants de transaction : le XID reviendra à 0 et soudainement les transactions du passé sembleront appartenir au futur - ce qui signifie qu'elles deviennent invisibles. En bref, perte de données totale. (En réalité, les données sont toujours là mais c'est un piètre réconfort puisqu'elles resteront inaccessibles.) Pour éviter ceci, il est nécessaire d'exécuter un VACUUM sur chaque table de chaque base au moins une fois à chaque milliard de transactions.
    VACUUM marquera les lignes comme gelées,
    indiquant qu'elles ont été insérées par une transaction qui les a validé
    suffisamment loin dans le passé pour que les effets de cette transaction
    soient visibles à coup sûr pour toutes les transactions
    actuelles et futures. Les XID normaux sont comparés sur une
    base modulo-232. Cela signifie
    que pour chaque XID normal, il y en a deux milliards qui sont plus vieux et
    deux milliards qui sont plus récents. Une autre manière de le dire est que
    l'ensemble de définition des XID est circulaire et sans limite. De plus,
    une ligne créée avec un XID normal donné, la version de la ligne apparaîtra
    comme appartenant au passé pour les deux milliards de transactions qui
    suivront quelque soit le XID. Si la ligne existe encore après deux milliards
    de transactions, elle apparaîtra soudainement comme appartenant au futur.
    Pour empêcher cela, PostgreSQL réserve un XID
    spécial, FrozenTransactionId, qui ne suit pas les
    règles normales de comparaison de XID et qui est toujours considéré comme
    plus ancien que chaque XID normal.
    Les versions de lignes gelées sont traitées comme si la XID d'insertion
    était FrozenTransactionId, pour qu'elles apparaissent dans
    le passé pour les autres transactions normales, quelque soit les soucis de
    bouclage d'identifiant de transactions, et donc ces versions de lignes seront
    valides jusqu'à leur suppression, quelque soit la durée que cela représente.
   
     Dans les versions de PostgreSQL antérieures à
     la 9.4, le gel était implémenté en remplaçant le XID d'insertion d'une
     ligne avec FrozenTransactionId, qui était visible dans
     la colonne système xmin de la ligne. Les
     nouvelles versions ajoutent un drapeau, préservant le
     xmin original de la ligne pour une utilisation
     ultérieure (notamment pour du débugage). Néanmoins, il est toujours
     possible d'avoir des lignes pour lesquelles xmin
     vaut FrozenTransactionId (2) dans les bases de données
     antérieures à la version 9.4 traitées par
     pg_upgrade.
    
     De plus, les catalogues systèmes pourraient contenir des lignes avec
     xmin égale à
     BootstrapTransactionId (1), indiquant qu'elles ont été
     insérées lors de la première phase d'initdb.
     Comme FrozenTransactionId, cet XID spécial est traité
     comme étant plus ancien que tout autre XID normal.
    
vacuum_freeze_min_age contrôle l'âge que doit avoir une valeur XID avant que des lignes comportant cet XID ne soient gelées. Augmenter ce paramètre peut permettre d'éviter un travail inutile si les lignes à geler vont bientôt être modifiées. Diminuer ce paramètre augmente le nombre de transactions qui peuvent survenir avant un nouveau VACUUM de la table.
    VACUUM utilise la carte de
     visibilité pour déterminer les pages d'une table à parcourir.
    Habituellement, il ignore les pages qui n'ont aucune ligne morte même si
    ces pages pourraient toujours avoir des versions de lignes avec des
    identifiants très anciens de transactions. De ce fait, les
    VACUUM normaux ne vont pas toujours geler chaque
    ancienne version de ligne dans la table. De temps en temps,
    VACUUM réalise un vacuum
     agressif, ignorant seulement les pages contenant aucune ligne
    morte et aucune valeur XID ou MXID non gelé.
    vacuum_freeze_table_age contrôle quand
    VACUUM se comporte ainsi : les blocs ne contenant
    que des lignes vivantes mais non gelées sont parcourus si le nombre de
    transactions exécutées depuis le dernier parcours de ce type est plus
    grand que vacuum_freeze_table_age moins
    vacuum_freeze_min_age. Configurer
    vacuum_freeze_table_age à 0 force VACUUM
    à utiliser cette stratégie plus agressive pour tous les parcours.
   
    Le temps maximum où une table peut rester sans VACUUM est de deux millions
    de transactions moins vacuum_freeze_min_age lors du
    dernier VACUUM agressif. Si elle devait rester sans
    VACUUM après
    cela, des pertes de données pourraient survenir. Pour s'assurer que cela
    n'arrive pas, autovacuum est appelé sur chaque table qui pourrait
    contenir des lignes non gelées dont les XID ont un âge plus avancé que le paramètre de configuration
    autovacuum_freeze_max_age. (Ceci arrivera même si
    autovacuum est désactivé.)
   
    Ceci implique que, si aucune opération de VACUUM n'est demandée sur une
    table, l'autovacuum sera automatiquement déclenché une fois toutes les
    autovacuum_freeze_max_age moins
    vacuum_freeze_min_age transactions. Pour les tables qui
    ont régulièrement l'opération de VACUUM pour réclamer l'espace perdu, ceci
    a peu d'importance. Néanmoins, pour les tables statiques (ceci incluant les
    tables qui ont des INSERT mais pas d'UPDATE ou de DELETE), il n'est pas
    nécessaire d'exécuter un VACUUM pour récupérer de la place et donc il
    peut être utile d'essayer de maximiser l'interval entre les autovacuums
    forcés sur de très grosses tables statiques. Évidemment, vous pouvez le
    faire soit en augmentant autovacuum_freeze_max_age soit
    en diminuant vacuum_freeze_min_age.
   
    Le maximum efficace pour vacuum_freeze_table_age est 0.95 *
    autovacuum_freeze_max_age ; un paramétrage plus haut
    que ça sera limité à ce maximum. Une valeur plus importante que
    autovacuum_freeze_max_age n'aurait pas de sens car un
    autovacuum de préservation contre la ré-utilisation des identifiants de
    transactions serait déclenché, et le multiplicateur 0,95 laisse un peu de
    place pour exécuter un VACUUM manuel avant que cela ne
    survienne. Comme règle d'or, vacuum_freeze_table_age devrait
    être configuré à une valeur légèrement inférieure à
    autovacuum_freeze_max_age, laissant suffisamment d'espace
    pour qu'un VACUUM planifié régulièrement ou pour qu'un
    autovacuum déclenché par des activités normales de suppression et de mise à
    jour puissent être activés pendant ce laps de temps. Le configurer de façon
    trop proche pourrait déclencher des autovacuum de protection contre la
    ré-utilisation des identifiants de transactions, même si la table a été
    récemment l'objet d'un VACUUM pour récupérer l'espace, alors que des valeurs
    basses amènent à des VACUUM agressifs plus fréquents.
   
    Le seul inconvénient à augmenter
    autovacuum_freeze_max_age (et
    vacuum_freeze_table_age avec elle) est que les sous-
    répertoires pg_xact et
    pg_commit_ts de l'instance prendront plus de place
    car il doit stocker le statut et l'horodatage (si
    track_commit_timestamp est activé) du COMMIT pour
    toutes les transactions depuis
    autovacuum_freeze_max_age. L'état de COMMIT utilise
    deux bits par transaction, donc si
    autovacuum_freeze_max_age et
    vacuum_freeze_table_age ont une valeur maximum permise
    de deux milliards, pg_xact peut grossir jusqu'à la
    moitié d'un Go et pg_commit_ts jusqu'à 20 Go. Si
    c'est rien comparé à votre taille de base totale, configurer
    autovacuum_freeze_max_age à son maximum permis est
    recommandé. Sinon, le configurer suivant ce que vous voulez comme stockage
    maximum dans pg_xact et dans
    pg_commit_ts. (La valeur par défaut, 200 millions de
    transactions, se traduit en à peu près 50 Mo de stockage dans
    pg_xact et à peu près 2 Go de stockage pour
    pg_commit_ts.)
   
    Un inconvénient causé par la diminution de
    vacuum_freeze_min_age est que cela pourrait faire que
    VACUUM travaille sans raison : geler une version de
    ligne est une perte de temps
    si la ligne est modifiée rapidement après (ce qui fait qu'elle obtiendra
    un nouveau XID). Donc ce paramètre doit être suffisamment important pour
    que les lignes ne soient pas gelées jusqu'à ce qu'il soit pratiquement
    certain qu'elles ne seront plus modifiées.
   
    Pour tracer l'âge des plus anciens XID non gelés de la base, VACUUM
    stocke les statistiques sur XID dans les tables systèmes
    pg_class et pg_database.
    En particulier, la colonne relfrozenxid de la
    ligne pg_class d'une table contient le XID final
    du gel qui a été utilisé par le dernier VACUUM agressif
    pour cette
    table. Il est garanti que tous les XID plus anciens que ce XID ont été
    remplacés par FrozenXID pour cette table. Toutes les
    lignes insérées par des transactions dont le XID est plus ancien que ce XID
    sont garanties d'avoir été gelées. De façon
    similaire, la colonne datfrozenxid de la ligne
    pg_database de la base est une limite inférieure des
    XID non gelés apparaissant dans cette base  --  c'est tout simplement le
    minimum des valeurs relfrozenxid par table dans
    cette base. Pour examiner cette information, le plus simple est d'exécuter
    des requêtes comme :
    
SELECT c.oid::regclass as table_name,
       greatest(age(c.relfrozenxid),age(t.relfrozenxid)) as age
FROM pg_class c
LEFT JOIN pg_class t ON c.reltoastrelid = t.oid
WHERE c.relkind IN ('r', 'm');
SELECT datname, age(datfrozenxid) FROM pg_database;
    La colonne age mesure le nombre de transactions à partir
    du XID final vers le XID de transaction en cours.
   
    Habituellement, VACUUM parcourt seulement les blocs qui
    ont été modifiés depuis le dernier vacuum mais
    relfrozenxid peut seulement être avancé quand
    tous les blocs d'une table pouvant contenir des XID gelés sont parcourus.
    Ceci survient quand relfrozenxid a plus de
    vacuum_freeze_table_age transactions antérieures, quand
    l'option FREEZE de VACUUM est
    utilisée ou quand tous les blocs qui ne sont pas encore gelés nécessitent
    un nettoyage pour supprimer les versions de lignes mortes. Quand
    VACUUM parcourt chaque bloc d'une table qui n'est pas
    déjà entièrement gelé, il doit configurer age(relfrozenxid)
    à une valeur un peu au-dessus de la configuration utilisée pour
    vacuum_freeze_min_age (plus par le nombre de transactions
    démarrées depuis le lancement de VACUUM). Si aucun
    VACUUM avec avancement de relfrozenxid
    n'est lancé sur la table, une fois arrivé à
    autovacuum_freeze_max_age, un autovacuum est forcé sur la
    table.
   
Si, pour une certaine raison, l'autovacuum échoue à effacer les anciens XID d'une table, le système commencera à émettre des messages d'avertissement comme ceci quand les plus anciens XID de la base atteignent les 11 millions de transactions à partir du point de réinitialisation :
WARNING:  database "mydb" must be vacuumed within 10985967 transactions
HINT:  To avoid a database shutdown, execute a database-wide VACUUM in that database.
    
    (Une commande VACUUM manuelle devrait résoudre le problème,
    comme suggéré par l'indice ; mais notez que la commande
    VACUUM doit être exécutée par un superutilisateur, sinon
    elle échouera à mettre à jour les catalogues systèmes et ne pourra donc pas faire
    avancer le datfrozenxid de la base.)
    Si ces avertissements sont ignorés, le système s'arrêtera et refusera
    de commencer toute nouvelle transaction dès qu'il n'en restera qu'un
    million avant la réinitialisation :
    
ERROR:  database is not accepting commands to avoid wraparound data loss in database "mydb"
HINT:  Stop the postmaster and vacuum that database in single-user mode.
    
    La marge de sécurité de un million de transactions existe pour permettre à
    l'administrateur de récupérer ces données sans perte en exécutant
    manuellement les commandes VACUUM requises. Néanmoins, comme le
    système n'exécute pas de commandes tant qu'il n'est pas sorti du mode
    d'arrêt par sécurité, la seule façon de le faire est de stopper le
    serveur et de démarrer le serveur en mode simple utilisateur pour exécuter le
    VACUUM. Le mode d'arrêt n'est pas pris en compte par le moteur
    en mode simple utilisateur. Voir la page de référence de postgres pour
    des détails sur l'utilisation du moteur en mode simple utilisateur.
   
     Les identifiants multixact sont utilisés pour
     supporter le verrouillage de lignes par des transactions multiples.
     Comme l'espace est limité dans un en-tête de ligne pour y stocker des
     informations, cette information est codée sous la forme d'un
     « identifiant de transaction multiple », ou ID multixact
     pour faire court, à chaque fois qu'il y a plus d'une transaction
     cherchant à verrouiller en parallèle une ligne. Les informations sur les
     identifiants de transactions inclus dans tout identifiant multixact sont
     enregistrées séparément dans le sous-répertoire
     pg_multixact et seul l'identifiant multixact apparaît
     dans le champ xmax de l'en-tête de ligne.
     Comme les identifiants de transactions, les identifiants multi-transactions
     sont implémentés avec un compteur 32 bits et le stockage correspondant,
     ce qui nécessite une gestion attentive, un nettoyage du stockage et la
     gestion du cycle (plus exactement de la ré-utilisation des identifiants).
     Il existe un espace de stockage séparé qui détient la liste des membres
     dans chaque multixact, qui utilise aussi un compteur sur 32 bits et qui
     doit aussi être géré.
    
     Quand VACUUM parcourt une partie d'une table, il
     remplacera tout ID multixact qu'il rencontre, plus âgé que
     vacuum_multixact_freeze_min_age, par
     une valeur différente, qui peut être la valeur zéro, un identifiant de
     transaction ou un nouvel identifiant multixact. Pour chaque table,
     pg_class.relminmxid
     enregistre le plus ancien identifiant multixact possible apparaissant déjà
     dans un enregistrement de cette table. Si cette valeur est plus ancienne
     que vacuum_multixact_freeze_table_age, un vacuum
     agressif est forcé. Comme indiqué dans la section précédente, un vacuum
     agressif signifie que seuls les blocs connus pour être entièrement gelés
     seront ignorés. mxid_age() peut être utilisé sur
     pg_class.relminmxid
     pour trouver son âge.
    
     Les VACUUM agressifs, quelqu'en soit la cause, permet
     d'avancer la
     valeur pour cette table. Comme toutes les tables de toutes les bases sont
     parcourues et que leur plus anciennes valeurs multixact sont avancées,
     le stockage sur disque pour les anciens multixacts peut être supprimé.
    
Comme moyen de sécurité supplémentaire, un VACUUM agressif surviendra pour toute table dont l'âge en identifiant multixact est supérieur à autovacuum_multixact_freeze_max_age. Des VACUUM agressifs surviendront aussi progressivement pour toutes les tables, en commençant par ceux qui ont le multixact le plus ancien, si la quantité d'espace disque utilisé pour le membre dépasse 50% de l'espace de stockage accessible. Ces deux types de parcours agressifs de tables surviendront seulement si l'autovacuum est désactivé spécifiquement.
    PostgreSQL  dispose d'une fonctionnalité
    optionnelle mais hautement recommandée appelée autovacuum,
    dont le but est d'automatiser l'exécution des commandes
    VACUUM et ANALYZE . Une fois activé,
    autovacuum vérifie les tables ayant un grand nombre de lignes insérées,
    mises à jour ou supprimées. Ces vérifications utilisent la fonctionnalité
    de récupération de statistiques ; du coup, autovacuum ne peut
    pas être utilisé sauf si track_counts est configuré
    à true.
    Dans la configuration par défaut, l'autovacuum est activé et les
    paramètres liés sont correctement configurés.
   
    Le « démon autovacuum » est constitué de plusieurs processus.
    Un processus démon permanent appelé autovacuum launcher
    (autrement dit le lanceur d'autovacuum)
    est en charge de lancer des processus travailleur (autovacuum
     worker) pour toutes les bases de données. Le lanceur distribuera
    le travail dans le temps mais essaiera de lancer un nouveau travailleur sur
    chaque base de données chaque autovacuum_naptime
    secondes. (Du coup, si l'installation a N bases
    de données, un nouveau autovacuum worker sera
    lancé tous les
    autovacuum_naptime/N
    secondes.) Un maximum de autovacuum_max_workers
    processus autovacuum worker est autorisé à
    s'exécuter en même temps. S'il y a plus de
    autovacuum_max_workers
    bases à traiter, la prochaine base de données sera traitée dès qu'un autre
    travailleur a terminé. Chaque processus travailleur vérifiera chaque table de
    leur base de données et exécutera un VACUUM et/ou un
    ANALYZE suivant les besoins.
    log_autovacuum_min_duration peut être utilisé pour
    superviser l'activité des processus autovacuum worker.
   
Si plusieurs grosses tables deviennent toutes éligibles pour un VACUUM dans un court espace de temps, tous les processus travailleurs pourraient avoir à exécuter des VACUUM sur ces tables pendant un long moment. Ceci aura pour résultat que d'autres tables et d'autres bases de données ne pourront pas être traitées tant qu'un processus travailleur ne sera pas disponible. Il n'y a pas de limite sur le nombre de processus travailleurs sur une seule base, mais ils essaient d'éviter de répéter le travail qui a déjà été fait par d'autres. Notez que le nombre de processus travailleurs en cours d'exécution n'est pas décompté des limites max_connections et superuser_reserved_connections.
    Les tables dont la valeur de relfrozenxid est
    plus importante que autovacuum_freeze_max_age sont
    toujours l'objet d'un VACUUM (cela s'applique aux tables dont le 'freeze max age'
    a été modifié par les paramètres de stockage ; voyez plus bas).
    Sinon, si le nombre de lignes obsolètes
    depuis le dernier VACUUM dépasse une « limite de
     vacuum », la table bénéficie d'un VACUUM. La limite est définie
    ainsi :
    
limite du vacuum = limite de base du vacuum + facteur d'échelle du vacuum * nombre de lignes
    où la limite de base du vacuum est
    autovacuum_vacuum_threshold,
    le facteur d'échelle du vacuum est
    autovacuum_vacuum_scale_factor
    et le nombre de lignes est
    pg_class.reltuples.
    Le nombre de lignes obsolètes est obtenu à partir du récupérateur de
    statistiques ; c'est un nombre à peu près précis, mis à jour après
    chaque instruction UPDATE et DELETE
    (il est seulement à peu près précis car certaines informations pourraient
    être perdues en cas de grosse charge). Si la valeur de
    relfrozenxid pour la table est supérieure à
    vacuum_freeze_table_age, un VACUUM agressif est exécuté
    pour geler les anciennes lignes et pour avancer
    relfrozenxid, sinon seules les pages qui ont été
    modifiées depuis le dernier VACUUM sont parcourues par l'opération de
    VACUUM.
   
Pour ANALYZE, une condition similaire est utilisée : la limite, définie comme
limite du analyze = limite de base du analyze + facteur d'échelle du analyze * nombre de lignes
    est comparée au nombre de lignes insérées, mises à jour et supprimées depuis
    le dernier ANALYZE.
   
    Les tables partitionnées ne sont pas traitées par autovacuum. Les
    statistiques sont récupérées en exécutant un ANALYZE
    manuel lors de son chargement initial, et de nouveau quand la distribution
    de données dans ses partitions changent de manière significative.
   
Les tables temporaires ne peuvent pas être accédées par l'autovacuum. Du coup, les opérations appropriées de VACUUM et d'ANALYZE devraient être traitées par des commandes SQL de session.
    Les limites et facteurs d'échelle par défaut (et beaucoup d'autres
    paramètres de contrôle de l'autovacuum) sont pris dans
    postgresql.conf, mais il est possible de les
    surcharger table par table ; voir
    Paramètres de stockage pour plus d'informations.
   
Si une configuration a été modifié via les paramètres de stockage d'une table, cette valeur est utilisée lors du traitement de cette table. Dans le cas contraire, les paramètres globaux sont utilisés. Voir Section 19.10 pour plus de détails sur les paramètres globaux.
    Quand plusieurs autovacuum workers travaillent, les paramètres de délai de
    coût de l'autovacuum (voir Section 19.4.4) sont
    « réparties » parmi tous les processus pour que l'impact total
    en entrée/sortie sur le système soit identique quelque soit le nombre de
    processus en cours d'exécution. Néanmoins, tout autovacuum worker traitant
    des tables et dont les paramètres de stockage
    autovacuum_vacuum_cost_delay ou
    autovacuum_vacuum_cost_limit ont été configurés
    spécifiquement ne sont pas considérés dans l'algorithme de balance.
   
    Les autovacuum workers ne bloquent généralement pas d'autres commandes. Si
    un processus tente d'acquérir un verrou qui entre en conflit avec le verrou
    SHARE UPDATE EXCLUSIVE détenu par autovacuum, l'acquisition
    du verrou interrompera l'autovacuum. Pour les modes de verrou en conflit,
    voir Tableau 13.2. Néanmoins, si l'autovacuum
    est en cours d'exécution pour empêcher un bouclage des identifiants de
    transaction (autrement dit, nom de la requête de l'autovacuum dans la vue
    pg_stat_activity se termine avec
    (to prevent wraparound)), l'autovacuum n'est pas
    automatiquement interrompu.
   
     Exécuter régulièrement des commandes qui acquièrent des verrous entrant
     en conflit avec un verrou SHARE UPDATE EXCLUSIVE (par
     exemple ANALYZE) peut fortement empêcher les autovacuum de se terminer
     correctement.