CREATE FUNCTION — Définir une nouvelle fonction
CREATE [ OR REPLACE ] FUNCTIONnom
( [ [modearg
] [nomarg
]typearg
[ { DEFAULT | = }expression_par_defaut
] [, ...] ] ) ] ) [ RETURNStype_ret
| RETURNS TABLE (nom_colonne
type_colonne
[, ...] ) ] { LANGUAGEnom_lang
| TRANSFORM { FOR TYPEnom_type
} [, ... ] | WINDOW | { IMMUTABLE | STABLE | VOLATILE } | [ NOT ] LEAKPROOF | { CALLED ON NULL INPUT | RETURNS NULL ON NULL INPUT | STRICT } | { [ EXTERNAL ] SECURITY INVOKER | [ EXTERNAL ] SECURITY DEFINER } | PARALLEL { UNSAFE | RESTRICTED | SAFE } | COSTcout_execution
| ROWSnb_lignes_resultat
| SUPPORTfonction_support
| SETparametre
{ TOvalue
| =value
| FROM CURRENT } | AS 'definition
' | AS 'fichier_obj
', 'symbole_lien
' |corps_sql
} ...
CREATE FUNCTION
définit une nouvelle fonction.
CREATE OR REPLACE FUNCTION
crée une nouvelle fonction
ou la remplace si elle existe déjà.
Pour pouvoir créer une fonction, l'utilisateur doit avoir le droit
USAGE
sur le langage associé.
Si un nom de schéma est précisé, la fonction est créée dans le schéma indiqué. Sinon, elle est créée dans le schéma courant. Le nom de la nouvelle fonction ne peut pas correspondre à celui d'une fonction ou procédure existante avec les mêmes types d'arguments en entrée dans le même schéma. Toutefois, les fonctions et procédures de types d'arguments différents peuvent partager le même nom (ceci est appelé surcharge).
Pour remplacer la définition actuelle d'une fonction existante,
CREATE OR REPLACE FUNCTION
est utilisé. Il n'est pas possible de
changer le nom ou les types d'argument d'une fonction de cette façon
(cela crée une nouvelle fonction distincte). De
même, CREATE OR REPLACE FUNCTION
ne permet pas
de modifier le type retour d'une fonction existante. Pour cela, il est nécessaire
de supprimer et de recréer la fonction. (Lors de l'utilisation de paramètres
OUT
, cela signifie que le type d'un paramètre
OUT
ne peut être modifié que par
la suppression de la fonction.)
Quand CREATE OR REPLACE FUNCTION
est utilisé pour
remplacer une fonction existante, le propriétaire et les droits de la
fonction ne changent pas. Toutes les autres propriétés de la fonction se
voient affectées les valeurs spécifiées dans la commande ou implicites pour
les autres. Vous devez être le propriétaire de la fonction pour la
remplacer ou être un membre du rôle propriétaire de la fonction.
En cas de suppression et de recréation d'une fonction, la nouvelle fonction n'est pas
la même entité que l'ancienne ; il faut supprimer les règles, vues,
triggers, etc. qui référencent l'ancienne fonction.
CREATE OR REPLACE FUNCTION
permet de modifier la définition
d'une fonction sans casser les objets qui s'y réfèrent.
De plus, ALTER FUNCTION
peut être utilisé pour modifier la
plupart des propriétés supplémentaires d'une fonction existante.
L'utilisateur qui crée la fonction en devient le propriétaire.
Pour pouvoir créer une fonction, vous devez avoir le droit
USAGE
sur les types des arguments et de la valeur de
retour.
La lecture de Section 38.3 fournit des informations supplémentaires sur l'écriture de fonctions.
nom
Le nom de la fonction à créer (éventuellement qualifié du nom du schéma).
modearg
Le mode d'un argument : IN
,
OUT
, INOUT
ou
VARIADIC
. En cas d'omission, la valeur par défaut est
IN
.
Seuls des arguments OUT
peuvent suivre un argument
VARIADIC
.
Par ailleurs, des arguments OUT
et INOUT
ne peuvent
pas être utilisés en même temps que la notation RETURNS TABLE
.
nomarg
Le nom d'un argument. Quelques langages (incluant SQL et PL/pgSQL) permettent d'utiliser ce nom dans le corps de la fonction. Pour les autres langages, le nom d'un argument en entrée est purement documentaire en ce qui concerne la fonction elle-même. Mais vous pouvez utiliser les noms d'arguments en entrée lors de l'appel d'une fonction pour améliorer la lisibilité (voir Section 4.3). Dans tous les cas, le nom d'un argument en sortie a une utilité car il définit le nom de la colonne dans la ligne résultat. (En cas d'omission du nom d'un argument en sortie, le système choisit un nom de colonne par défaut.)
argtype
Le(s) type(s) de données des arguments de la fonction (éventuellement qualifié du nom du schéma), s'il y en a. Les types des arguments peuvent être basiques, composites ou de domaines, ou faire référence au type d'une colonne.
En fonction du langage, il est possible d'indiquer
des « pseudotypes », tel que cstring
. Les
pseudotypes indiquent que le type d'argument réel est soit non
complètement spécifié, soit en dehors de l'ensemble des types de données
ordinaires du SQL.
Il est fait référence au type d'une colonne par
.
Cette fonctionnalité peut servir à rendre une fonction
indépendante des modifications de la définition d'une table.
nom_table
.nomcolonne
%TYPE
expression_par_defaut
Une expression à utiliser en tant que valeur par défaut si le
paramètre n'est pas spécifié. L'expression doit pouvoir être coercible
dans le type d'argument du paramètre.
Seuls les paramètres d'entrée (dont les INOUT
) peuvent
avoir une valeur par défaut. Tous les paramètres d'entrée suivant un
paramètre avec une valeur par défaut doivent aussi avoir une valeur par
défaut.
type_ret
Le type de données en retour (éventuellement qualifié du nom du schéma).
Le type de retour peut être un type basique, composite ou de domaine,
ou faire référence au type d'une colonne
existante. En fonction du langage, il est possible d'indiquer
un « pseudotype », tel que cstring
.
Si la fonction ne doit pas renvoyer de valeur, on indique
void
comme type de retour.
Quand il y a des paramètres OUT
ou INOUT
, la
clause RETURNS
peut être omise. Si elle est présente, elle
doit correspondre au type de résultat imposé par les paramètres de
sortie : RECORD
s'il y en a plusieurs,
ou le type du seul paramètre en sortie.
Le modificateur SETOF
indique que la fonction retourne
un ensemble d'éléments plutôt qu'un seul.
Il est fait référence au type d'une colonne par
.
nom_table
.nomcolonne
%TYPE
nom_colonne
Le nom d'une colonne de sortie dans la syntaxe RETURNS TABLE
.
C'est une autre façon de déclarer un paramètre OUT nommé, à la différence près
que RETURNS TABLE
implique aussi RETURNS SETOF
.
type_colonne
Le type de données d'une colonne de sortie dans la syntaxe
RETURNS TABLE
.
nom_lang
Le nom du langage d'écriture de la fonction. Peut être
SQL
, C
,
internal
ou le nom d'un langage procédural
utilisateur, par exemple plpgsql
. La valeur par
défaut est sql
si corps_sql
est indiqué. Entourer le nom
de guillemets simples est une pratique obsolète et nécessite la bonne
casse.
TRANSFORM { FOR TYPE nom_type
} [, ... ] }
Indique la transformation s'appliquant pour un appel à la fonction. Les transformations convertissent des types de données SQL en des types de données spécifiques au langage. Voir CREATE TRANSFORM. Les implémentations des langages de procédure stockée ont une connaissance codée en dur des types internes, donc ces derniers n'ont pas besoin d'être listés ici. Si l'implémentation d'un langage de procédure ne sait pas gérer un type et qu'aucune transformation n'est fournie, il y a un retour au comportement par défaut pour les conversions des types de données mais ceci dépends de l'implémentation.
WINDOW
WINDOW
indique que la fonction est une
fonction window plutôt qu'une fonction simple.
Ceci n'est à l'heure actuelle utilisable que pour les fonctions écrites
en C. L'attribut WINDOW
ne peut pas être changé lors
du remplacement d'une définition de fonction existante.
IMMUTABLE
STABLE
VOLATILE
Ces attributs informent l'optimiseur de requêtes sur le comportement
de la fonction. Un seul choix est possible. En son absence,
VOLATILE
est utilisé.
IMMUTABLE
indique que la fonction ne peut pas modifier
la base de données et qu'à arguments constants, la fonction renvoie
toujours le même résultat ;
c'est-à-dire qu'elle n'effectue pas de recherches dans la base de données,
ou alors qu'elle utilise des informations non directement présentes
dans la liste d'arguments. Si cette option est précisée, tout appel de la
fonction avec des arguments constants peut être immédiatement remplacé
par la valeur de la fonction.
STABLE
indique que la fonction ne peut pas modifier
la base de données et qu'à l'intérieur d'un seul parcours de
la table, à arguments constants, la fonction retourne le même résultat,
mais celui-ci varie en fonction des instructions SQL. Cette option est
appropriée pour les fonctions dont les résultats dépendent des
recherches en base, des variables de paramètres (tel que la zone
horaire courante), etc. (Ce mode est inapproprié pour les triggers
AFTER
qui souhaitent voir les lignes modifiées par
la commande en cours.) La famille de fonctions
current_timestamp
est qualifiée de stable car les
valeurs de ces fonctions ne changent pas à l'intérieur d'une
transaction.
VOLATILE
indique que la valeur de la fonction peut
changer même au cours d'un seul parcours de table. Aucune optimisation ne
peut donc être réalisée. Relativement peu de fonctions de bases de données
sont volatiles dans ce sens ; quelques exemples sont
random()
, currval()
, timeofday()
.
Toute fonction qui a des effets de bord doit être classée
volatile, même si son résultat est assez prévisible. Cela afin d'éviter
l'optimisation des appels ; setval()
en est un exemple.
Pour des détails complémentaires, voir Section 38.7.
LEAKPROOF
LEAKPROOF
indique que la fonction n'a pas d'effets de
bord. Elle ne fournit aucune information sur ces arguments autrement que
par sa valeur de retour. Par exemple, une fonction qui renvoie un
message d'erreur pour certaines valeurs d'arguments et pas pour
d'autres, ou qui inclut les valeurs des arguments dans des messages
d'erreur, ne peut pas utiliser cette clause. Ceci affecte la façon dont
le système exécute des requêtes contre les vues créées avec l'option
security_barrier
ou les tables avec la fonctionnalité
RLS activée. Le système force les conditions des politiques de sécurité
et les vues avec barrière de sécurité avant toute condition fournie par
l'utilisateur sur la requête appelante qui contient des fonctions non
sécurisées (non LEAKPROOF), pour empêcher toute exposition involontaire
des données. Les fonctions et opérateurs marquées LEAKPROOF sont
supposés être sûrs, et peuvent être exécutées avant les conditions des
politiques de sécurité et les vues avec barrière de sécurité. De plus,
les fonctions qui ne prennent pas d'arguments ou qui ne se voient pas
fournies d'arguments par la vue ou la table n'ont pas besoin d'être
marquées comme LEAKPROOF pour être exécutées avant les conditions de
sécurité. Voir CREATE VIEW et Section 41.5. Cette option peut seulement être utilisée
par un superutilisateur.
CALLED ON NULL INPUT
RETURNS NULL ON NULL INPUT
STRICT
CALLED ON NULL INPUT
(la valeur par défaut) indique
que la fonction est appelée normalement si certains de ses arguments
sont NULL. C'est alors de la responsabilité de l'auteur de la fonction de
gérer les valeurs NULL.
RETURNS NULL ON NULL INPUT
ou
STRICT
indiquent que la fonction renvoie toujours
NULL si l'un de ses arguments est NULL. Lorsque ce paramètre est utilisé
et qu'un des arguments est NULL, la fonction n'est pas exécutée, mais un résultat NULL
est automatiquement retourné.
[EXTERNAL] SECURITY INVOKER
[EXTERNAL] SECURITY DEFINER
SECURITY INVOKER
indique que la fonction est
exécutée avec les droits de l'utilisateur qui l'appelle. C'est la valeur
par défaut. SECURITY DEFINER
spécifie que la fonction
est exécutée avec les droits de l'utilisateur qui en est le propriétaire.
Le mot clé EXTERNAL
est autorisé pour la conformité SQL
mais il est optionnel car, contrairement à SQL, cette fonctionnalité
s'applique à toutes les fonctions, pas seulement celles externes.
PARALLEL
PARALLEL UNSAFE
indique que la fonction ne peut
pas être exécutée dans le mode parallèle. La présence d'une fonction de
ce type dans une requête SQL force un plan d'exécution en série. C'est
la valeur par défaut. PARALLEL RESTRICTED
indique
que la fonction peut être exécutée en mode parallèle mais l'exécution
est restreinte au processus principal d'exécution. PARALLEL
SAFE
indique que la fonction s'exécute correctement dans le
mode parallèle sans restriction.
Les fonctions doivent être marquées comme non parallélisable si elles
modifient l'état d'une base ou si elles font des changements sur la
transaction telles que l'utilisation de sous-transactions ou si elles
accèdent à des séquences ou tentent de faire des modifications
persistentes aux configurations (par exemple
setval
). Elles doivent être marquées comme restreintes
au parallélisme si elles accèdent aux tables temporaires, à l'état de
connexion des clients, aux curseurs, aux requêtes préparées ou à un
état local du moteur où le système ne peut pas synchroniser en mode
parallèle (par exemple, setseed
ne peut pas être
exécuté autrement que par le processus principal car une modification
réalisée par un autre processus ne pourrait pas être reflété dans le
processus principal). En général, si une fonction est marquée sûre à
la parallélisation alors qu'elle est restreinte ou non parallélisable
ou si elle est marquée restreinte quand elle est en fait non
parallélisable, elle pourrait renvoyer des erreurs ou fournir de mauvaises
réponses lorsqu'elle est utilisée dans une requête parallèle. Les
fonctions en langage C peuvent en théorie afficher un comportement
indéfini si elles sont marquées de façon erronée car le système ne peut
pas se protéger comme du code C arbitraire mais, généralement, le
résultat ne sera pas pire que pour toute autre fonction. En cas de doute,
les fonctions doivent être marquées comme UNSAFE
, ce qui
correspond à la valeur par défaut.
COST
cout_execution
Un nombre positif donnant le coût estimé pour l'exécution de la fonction en unité de cpu_operator_cost. Si la fonction renvoie plusieurs lignes, il s'agit d'un coût par ligne renvoyée. Si le coût n'est pas spécifié, une unité est supposée pour les fonctions en langage C et les fonctions internes. Ce coût est de 100 unités pour les fonctions dans tout autre langage. Des valeurs plus importantes feront que le planificateur tentera d'éviter l'évaluation de la fonction aussi souvent que possible.
ROWS
nb_lignes_resultat
Un nombre positif donnant le nombre estimé de lignes que la fonction renvoie, information utile au planificateur. Ceci est seulement autorisé pour les fonctions qui renvoient plusieurs lignes (fonctions SRF). La valeur par défaut est de 1000 lignes.
SUPPORT
fonction_support
Le nom (optionnellement qualifié du nom du schéma) d'une fonction de support de planification à utiliser pour cette fonction. Voir Section 38.11 pour plus d'informations. Il faut être superutilisateur pour utiliser cette option.
parametre
valeur
La clause SET
fait que le paramètre de configuration
indiquée est initialisée avec la valeur précisée au lancement de la
fonction, puis restaurée à sa valeur d'origine lors de la sortie de la
fonction.
SET FROM CURRENT
sauvegarde la valeur actuelle du
paramètre quand ALTER FUNCTION
est exécuté comme
valeur à appliquer lors de l'exécution de la fonction.
Si une clause SET
est attachée à une fonction, alors
les effets de la commande SET LOCAL
exécutée à
l'intérieur de la fonction pour la même variable sont restreints à la
fonction : la valeur précédente du paramètre de configuration est
de nouveau restaurée en sortie de la fonction. Néanmoins, une commande
SET
ordinaire (c'est-à-dire sans
LOCAL
) surcharge la clause SET
,
comme il le ferait pour une précédente commande SET
LOCAL
: les effets d'une telle commande persisteront
après la sortie de la fonction sauf si la transaction en cours est
annulée.
Voir SET et Chapitre 20 pour plus d'informations sur les paramètres et valeurs autorisés.
definition
Une constante de type chaîne définissant la fonction ; la signification dépend du langage. Cela peut être un nom de fonction interne, le chemin vers un fichier objet, une commande SQL ou du texte en langage procédural.
Il est souvent utile d'utiliser les guillemets dollar (voir Section 4.1.2.4) pour écrire le code de la fonction, au lie des la syntaxe habituelle des guillemets. Sans les guillemets dollar, tout guillemet ou antislash dans la définition de la fonction doit être échappé en les doublant.
fichier_obj
, symbole_lien
Cette forme de clause AS
est utilisée pour les
fonctions en langage C chargeables dynamiquement lorsque le nom de la
fonction dans le code source C n'est pas le même que celui de la fonction
SQL. La chaîne fichier_obj
est
le nom du fichier de la bibliothèque partagée contenant la fonction C
compilée et est interprété comme pour une commande LOAD
. La chaîne
symbole_lien
est le symbole
de lien de la fonction, c'est-à-dire le nom de la fonction dans le code
source C. Si ce lien est omis, il est supposé être le même que le nom de
la fonction SQL définie. Les noms C de toutes les fonctions doivent être
différents, donc vous devez donner aux fonctions C surchargés des noms C
différents (par exemple, utilisez les types d'arguments comme partie des
noms C).
Lors d'appels répétés à CREATE FUNCTION
se référant
au même fichier objet, il est chargé seulement une fois par session.
Pour décharger et recharger le fichier (par exemple lors du
développement de la fonction), démarrez une nouvelle session.
corps_sql
Le corps d'une fonction LANGUAGE SQL
. Cela peut être
soit une seule requête
RETURN expression
soit un bloc
BEGIN ATOMICstatement
;statement
; ...statement
; END
Ceci est similaire à écrire le texte du corps de la fonction sous la
forme d'une constante de chaîne
(voir définition
ci-dessus), mais il existe
quelques différences : cette forme fonctionne seulement pour
LANGUAGE SQL
, la forme constante de chaîne
fonctionne pour tous les langages. Cette forme est analysée au moment
de la définition de la fonction, la forme chaîne de caractères est
analysée au moment de l'exécution ; de ce fait, cette forme ne
peutpas supporter les types d'argument polymorphiques et toute autre
construction qui ne serait pas résolvable au moment de la définition de
l'objet. Cette forme trace les dépendances entre la fonction et les
objets utilisés dans le corps de la fonction, donc DROP
... CASCADE
fonctionnera correctement, alors que la forme
utilisant les constantes de chaînes pourraient laisser des fonctions en
danger. Enfin, cette forme est plus compatible avec le standard SQL et
les autres implémentations SQL.
PostgreSQL autorise la surcharge des fonctions ; c'est-à-dire que le même nom peut être utilisé pour des fonctions différentes si tant est qu'elles aient des types d'arguments en entrée distincts. Que vous l'utilisiez ou non, cette capacité implique des précautions au niveau de la sécurité lors de l'appel des fonctions dans les bases de données où certains utilisateurs ne font pas confiance à d'autres utilisateurs ; voir Section 10.3.
Deux fonctions sont considérées identiques si elles partagent le même nom
et les mêmes types d'argument en entrée, sans considération des
paramètres OUT
. Les déclarations suivantes sont, de fait, en conflit :
CREATE FUNCTION truc(int) ... CREATE FUNCTION truc(int, out text) ...
Des fonctions ayant des listes de types d'arguments différents ne seront pas considérées comme en conflit au moment de leur création, mais si des valeurs par défauts sont fournies, elles peuvent se retrouver en conflit au moment de l'invocation. Considérez par exemple :
CREATE FUNCTION truc(int) ... CREATE FUNCTION truc(int, int default 42) ...
Un appel truc(10)
échouera à cause de l'ambiguïté sur la
fonction à appeler.
La syntaxe SQL complète des types est autorisé pour
déclarer les arguments en entrée et la valeur de sortie d'une fonction.
Néanmoins, les modificateurs du type de la fonction (par exemple le
champ précision pour un numeric
) sont ignorés par
CREATE FUNCTION
. Du coup, par exemple,
CREATE FUNCTION foo (varchar(10)) ...
est identique à
CREATE FUNCTION foo (varchar) ...
.
Lors du remplacement d'une fonction existante avec CREATE OR
REPLACE FUNCTION
, il existe des restrictions sur le changement
des noms de paramètres. Vous ne pouvez pas modifier le nom de paramètre
en entrée déjà affecté mais vous pouvez ajouter des noms aux paramètres
qui n'en avaient pas. S'il y a plus d'un paramètre en sortie, vous ne
pouvez pas changer les noms des paramètres en sortie car cela changera les
noms de colonne du type composite anonyme qui décrit le résultat de la
fonction. Ces restrictions sont là pour assurer que les appels suivants à
la fonction ne s'arrêtent pas de fonctionner lorsqu'elle est remplacée.
Ajouter deux entiers en utilisant une fonction SQL :
CREATE FUNCTION add(integer, integer) RETURNS integer AS 'select $1 + $2;' LANGUAGE SQL IMMUTABLE RETURNS NULL ON NULL INPUT;
La même fonction écrite dans un style plus conforme avec le standard SQL, utilisant des noms d'argument et un corps pas placé entre guillemets :
CREATE FUNCTION add(a integer, b integer) RETURNS integer LANGUAGE SQL IMMUTABLE RETURNS NULL ON NULL INPUT RETURN a + b;
Incrémenter un entier, en utilisant le nom de l'argument, dans PL/pgSQL :
CREATE OR REPLACE FUNCTION increment(i integer) RETURNS integer AS $$ BEGIN RETURN i + 1; END; $$ LANGUAGE plpgsql;
Renvoyer un enregistrement contenant plusieurs paramètres en sortie :
CREATE FUNCTION dup(in int, out f1 int, out f2 text) AS $$ SELECT $1, CAST($1 AS text) || ' is text' $$ LANGUAGE SQL; SELECT * FROM dup(42);
La même chose, en plus verbeux, avec un type composite nommé explicitement :
CREATE TYPE dup_result AS (f1 int, f2 text); CREATE FUNCTION dup(int) RETURNS dup_result AS $$ SELECT $1, CAST($1 AS text) || ' is text' $$ LANGUAGE SQL; SELECT * FROM dup(42);
Une autre façon de renvoyer plusieurs colonnes est d'utiliser une fonction
TABLE
:
CREATE FUNCTION dup(int) RETURNS TABLE(f1 int, f2 text) AS $$ SELECT $1, CAST($1 AS text) || ' is text' $$ LANGUAGE SQL; SELECT * FROM dup(42);
Toutefois, une fonction TABLE
est différente des
exemples précédents parce qu'elle retourne en fait un ensemble
d'enregistrements, pas juste un enregistrement.
SECURITY DEFINER
en toute
sécurité
Parce qu'une fonction SECURITY DEFINER
est exécutée avec
les droits de l'utilisateur qui en est le propriétaire, une certaine
attention est nécessaire pour s'assurer que la fonction ne peut pas être
utilisée de façon maline. Pour la sécurité, search_path
doit être configuré pour exclure les schémas modifiables par des utilisateurs
indignes de confiance. Cela empêche des utilisateurs malveillants de créer
des objets (par exemple tables, fonctions et opérateurs) qui masquent les
objets utilisés par la fonction. Dans ce sens, le schéma des tables
temporaires est particulièrement important car il est le premier schéma
parcouru et qu'il est normalement modifiable par tous les utilisateurs. Une
solution consiste à forcer le parcours de ce schéma en dernier lieu. Pour
cela, on écrit pg_temp
comme dernière entrée de
search_path
. La fonction suivante illustre une utilisation
sûre :
CREATE FUNCTION verifie_motdepasse(unom TEXT, motpasse TEXT) RETURNS BOOLEAN AS $$ DECLARE ok BOOLEAN; BEGIN -- Effectuer le travail sécurisé de la fonction. SELECT (motdepasse = $2) INTO ok FROM motsdepasse WHERE nomutilisateur = $1; RETURN ok; END; $$ LANGUAGE plpgsql SECURITY DEFINER -- Configure un search_path sécurisée : les schémas de confiance, puis 'pg_temp'. SET search_path = admin, pg_temp;
Le but de cette fonction est d'accéder à une table
admin.motsdepasse
. Mais sans la clause
SET
ou avec une clause SET
mentionnant uniquement admin
, la fonction pourrait être
transformée en créant une table temporaire nommée
motsdepasse
.
Avant PostgreSQL 8.3, la clause
SET
n'était pas disponible, donc les anciennes fonctions
pouvaient contenir un code assez complexe pour sauvegarder, initialiser
puis restaurer un paramètre comme search_path
. La clause
SET
est plus simple à utiliser dans ce but.
Un autre point à garder en mémoire est que, par défaut, le droit d'exécution
est donné à PUBLIC
pour les fonctions nouvellement
créées (voir Section 5.7 pour plus
d'informations). Fréquemment, vous souhaiterez restreindre l'utilisation
d'une fonction « security definer » à seulement quelques utilisateurs. Pour
cela, vous devez révoquer les droits PUBLIC
puis donner
le droit d'exécution aux utilisateurs sélectionnés. Pour éviter que la
nouvelle fonction soit accessible à tous pendant un court moment, créez-la
et initialisez les droits dans une même transaction. Par exemple :
BEGIN; CREATE FUNCTION verifie_motdepasse(unom TEXT, motpasse TEXT) ... SECURITY DEFINER; REVOKE ALL ON FUNCTION verifie_motdepasse(unom TEXT, motpasse TEXT) FROM PUBLIC; GRANT EXECUTE ON FUNCTION verifie_motdepasse(unom TEXT, motpasse TEXT) TO admins; COMMIT;
Une commande CREATE FUNCTION
est définie dans le
standard SQL. L'implémentation PostgreSQL peut
être utilisée d'une façon compatible mais a de nombreuses extensions. De
même, le standard SQL indique un certain nombre de fonctionnalités
optionnelles qui ne sont pas implémentées dans
PostgreSQL.
Voici les problèmes importants de compatibilité :
OR REPLACE
est une extension PostgreSQL.
Pour la compatibilité avec d'autres systèmes de bases de données,
mode_arg
peut être écrit
soit avant soit après nom_arg
. Mais seule la première façon
est conforme au standard.
Pour les valeurs par défaut des paramètres, le standard SQL précise
seulement la syntaxe avec le mot clé DEFAULT
. La
syntaxe avec =
est utilisée dans T-SQL et Firebird.
La clause SETOF
est une extension PostgreSQL.
Seul SQL
est standrdisé comme langage.
Tous les autres attributs en dehors de CALLED ON NULL
INPUT
et RETURNS NULL ON NULL INPUT
ne
font pas partie du standard.
Pour le corps des fonctions LANGUAGE SQL
, le langage
SQL indique seulement la forme de
corps_sql
.
Les fonctions simples en LANGUAGE SQL
peuent être
écrites d'une façon qui respecte le standard et reste portable avec les
autres implémentations. Les fonctions plus complexes, utilisant des
fonctionnalités avancées, des attributs d'optimisation ou d'autres
langages seront nécessairement spécifiques à PostgreSQL d'une façon
significative.